Dans le centre de l’île grecque d’Eubée, le feu poursuit ses ravages pour la troisième journée consécutive. Plus de 3000 hectares sont partis en fumée et la situation est loin d’être maîtrisée. Dans les villages, près du front, tout le monde est sur le pied de guerre.
“Ici ça brûle chaque année. Alors on est toujours prêt”
A Makrimaly, un village en pleine montagne, personne ne dort. Tous les yeux sont rivés sur la montagne, en face, qui brûle depuis deux jours. La trentaine, Madeleine, professeure, se félicite de l’évacuation réussie du village. "Ici ça brûle chaque année. Alors on est toujours prêt et c’est pour cela que l’évacuation s’est bien passé. Il y a partout des issues, des champs ouverts. On a eu de la chance."
Sa tante Vasso est convaincue de l’origine criminelle de l’incendie : "L’année dernière ça brûlait aussi mais pas comme cette année. Le moine du monastère a vu dans la nuit une voiture ralentir devant la forêt. Ils ont des caméras vous savez, et puis d’un seul coup à 3 h du matin tout brûlait."
“Ça ne marche pas comme ça”
A quelques kilomètres dans le village de Platana, deux fois évacué, policiers, militaires, gardes forestiers et pompiers vont et viennent. Pour Apostolos, bénévole, c’est à la fois trop et inefficace. " "Nous, on n’attendait pas le feu dans la rue. On n’avait pas 100 chefs avec cent talkies-walkies, 100 conducteurs à qui 100 personnes commandaient. Le seul qui dirigeait était le cadre forestier. Ça ne marche pas comme ça."
Au matin, les Canadairs ont recommencé leur noria et déversé des tonnes d’eau sur la forêt qui brûle. Ils ne s’arrêteront qu’à la tombée du jour. Les autorités grecques déplorent déjà "une énorme catastrophe écologique".
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