C’est ce week-end en Pologne que se tiennent les commémorations du début de la Seconde Guerre Mondiale. 80 ans après, plusieurs chefs d’États et de gouvernement sont attendus dont Angela Merkel pour l’Allemagne, le vice-président des Etats-Unis Mike Pence, Donald Trump ayant préféré annuler sa visite officielle à cause de l’ouragan Dorian prévu lundi en Floride, le président ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore Edouard Philippe pour la France.
Pour représenter la Belgique, Charles Michel devrait également faire le déplacement. Seule nation majeure à manquer : la Russie. Vladimir Poutine n’a pas été invité à cause de l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée.
En Pologne, la peur des Russes est toujours présente dans l’esprit de beaucoup de citoyens. C’est d’autant plus le cas du côté de la frontière de Kaliningrad, l’enclave Russe, au nord du pays. Kaliningrad regroupe un arsenal militaire de pointe, entre missiles longue portée et garnisons militaires.
"Ça se passera certainement différemment"
A 10 kilomètres de là, du côté polonais, se trouve Braniewo, petite ville de 18.000 habitants. Theresa en est l’une des habitantes depuis 46 ans. Pour elle, si la Russie décide un jour d’envahir la Pologne, ils seront les premiers touchés. "Mes parents m’ont toujours dit qu’avec les Russes, il faut s’attendre à tout. Ils ont vécu les deux Guerres Mondiales et ils craignaient plus les Russes que les Allemands. Les Russes sont vraiment les plus imprévisibles, les plus dangereux. Je suis sûr, à 99%, qu’ils attaqueraient sur l’ordre de Vladimir Poutine. Je sais très bien que ce sont des gens qui lui sont très fidèles".
Cette peur issue du passé prend notamment une autre forme dans l’esprit des plus jeunes. "A l’heure actuelle, de toute façon ça ne pourra jamais se dérouler comme dans le passé. Si jamais le conflit éclate, ce ne seront pas avec des véhicules militaires, des chars, ou des soldats. Ça se passera certainement différemment. Il y aura des sanctions, des embargos, probablement la guerre sur Internet, la guerre de l’information, et puis des cyberattaques", explique Emilia, 27 ans. Elle considère que cette course à l’armement à 10 kilomètres de chez elle, n’est là que pour impressionner et ainsi faire peur aux Polonais et à leur allié américain.
Le 1er septembre 1939 marque le début de l’agression allemande avec le bombardement naval de la garnison de Westerplatte sur la côte de la Baltique et aérien de la petite ville de Wielun. Le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne, alliées de la Pologne, déclaraient la guerre à l’Allemagne, mais sans lancer d’opérations importantes. Le 17 septembre, l’URSS attaquait à son tour l’est de la Pologne.
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