Un dernier sprint sera proposé aux coureurs du Tour de France, ce mercredi, lors de la onzième étape menant d'Albi à Toulouse avant de partir à l'attaque des cols des Pyrénées. Nous sommes au lendemain d’une journée de repos. Qu’ont fait les coureurs mardi ?
"On a différentes possibilités. Certains coureurs ont décidé de ne pas faire de vélo hier, ça peut arriver. Certains ont déjà accumulé énormément de fatigue et peuvent faire le choix de ne rien faire. Simplement passer chez le kiné et vraiment faire un repos complet. Et puis d’autres ont besoin de rouler énormément. On peut aller jusqu’à trois, quatre heures de vélo. Pour vraiment se délasser et rester dans le rythme qui est celui des coureurs du Tour de France depuis une dizaine de jours. Et c’est trouver toujours de bons braquets. Aujourd’hui on est sur une étape relativement facile, on va rouler avec des grands braquets. Donc il n’y a pas de grands changements comme si on avait eu une étape de montagne."
Il y a certains coureurs qui ont peur, au matin d’un lendemain de jour de repos ?
"Oui, surtout quand c’est une étape très difficile. Aujourd’hui on va rester sur une étape plutôt roulante, donc c’est un peu moins compliqué. Une étape de montagne qui suit une journée de repos peut vraiment poser de grands problèmes à bon nombre de coureurs."
C’est une étape relativement facile sur papier, une étape pour sprinteurs avant le chrono, avant la montagne... On imagine donc que les équipes de sprinteurs ne vont pas laisser passer cette chance.
"Il n’y en a pas énormément sur ce Tour. Je pense qu’il reste trois étapes vouées aux sprinteurs. Avec Nîmes et l’arrivée à Paris. Donc on risque de voir une étape relativement bloquée par les formations où les leaders comme Groenewegen, Viviani voire Sagan pourraient bloquer la course."
Viviani, Groenewegen, Sagan, Van Aert ont gagné, pas Caleb Ewan, est-ce que ça commence à jouer dans sa tête ?
"Oh oui, un sprinteur qui ne gagne pas se pose énormément de questions. C’est son cas. Lotto-Soudal roule depuis le début pour arriver au sprint. Maxime Monfort fait un travail phénoménal, mais pour l‘instant aucune victoire pour Caleb Ewan. Là où il en avait les possibilités. Le jour de la victoire de Wout van Aert, il était bien positionné. Aujourd’hui, si c’est encore dans le même style, je ne suis pas persuadé qu’il va partir avec une grande confiance dans les 200 derniers mètres."
Est-ce que certains, pas les sprinteurs mais les autres coureurs, vont commencer à calculer leurs coups de pédales et leurs efforts en sachant qu’il y a un chrono vendredi, qu’il y a la haute montagne qui arrive ?
"Très certainement, les coureurs qui seront sortis déjà très fatigués de cette première partie de Tour vont certainement bien réfléchir avant de se lancer dans un raid solitaire ou à très peu. Sachant que ce qui les attend à partir de vendredi avec le contre-la-montre et deux étapes très difficiles, deux arrivées au sommet samedi et dimanche... Donc je pense qu’il y aura une certaine forme d’attente dans l’exploit qui pourrait être réalisé. Ou l’envie de prendre une échappée."
Côté belge on est sur un petit nuage. Trois victoires sur les dix premières étapes, après cette journée de repos on tire un bilan exceptionnel.
"C’est énorme, on partait de Belgique. On avait des espérances, on se demandait quel Belge pourrait bien gagner une étape cette année. On avait vu que Wout van Aert n’était pas mal sur le Dauphiné mais ici on est sur un niveau tout autre. Et puis on a des surprises, Dylan Teuns on sait que c’est un très bon coureur, mais s’imposer d’une telle façon, c’était presque irréaliste. L’exploit de Thomas De Gendt, énorme, voire plus. Et ici Wout van Aert qui s’impose devant les sprinteurs, les grands sprinteurs. En profitant de l’absence de son leader. Tout s’est bien mis. Chapeau aux Belges pour ce début de Tour. On espère encore avoir des surprises. Un coureur comme De Gendt pourrait encore prendre une échappée au long cours et aller s’imposer sur une étape très difficile à nouveau."
Soyons fous et un peu chauvins, on peut encore rêver à l’une ou l’autre victoire d’étape...
"Avec le nombre de victoires engrangées en ce début de Tour, même si on est un peu moins performant, on peut espérer une victoire dans la deuxième semaine et une victoire dans la troisième semaine. Ça ferait un "capital victoires" énorme qu’on n’aurait plus vécu depuis de nombreuses années."
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