Un avocat chinois spécialisé dans les droits de l’homme a refait surface deux jours après sa disparition dans la foulée de sa sortie de prison, où il purgeait une peine pour « incitation à la subversion », a annoncé dimanche son épouse, qui affirme cependant qu’il n’est pas véritablement libre.
Jiang Tianyong, né en 1971, s’est occupé dans le passé d’affaires sensibles comme celles d’adeptes du mouvement religieux interdit Falun Gong, de militants tibétains ou de victimes d’un scandale de lait contaminé.
L’avocat s’était vu retirer sa licence professionnelle en 2009, puis avait disparu soudainement fin 2016, avant d’être jugé en août 2017.
Il avait disparu jeudi après avoir purgé sa peine de deux ans de prison, mais il est finalement réapparu dans sa ville de Xinyang, dans la province de Henan, a indiqué à l’AFP son épouse Jin Bianling, qui vit aux Etats-Unis.
Des soutiens de Jiang Tianyong l’avaient attendu jeudi à sa sortie d’un centre de détention de Xinxiang, dans la province du Shandong (est). Ils avaient affirmé à l’AFP avoir été informés par la police que l’avocat avait été « emmené », sans plus de précisions.
« Après six années sans se voir, nous avons finalement pu parler et avoir une conversation vidéo », a précisé Jin Bianling à l’AFP.
Mais si son époux a été libéré de prison, « il n’est toujours pas libre », a-t-elle dit. « Il vit dans la maison de ses parents, maintenant, mais des policiers sont postés à l’extérieur. Partout où il va, la police le suit. »
« Je suis aussi inquiète du fait qu’il pourrait disparaître à tout moment, et j’espère qu’il pourra venir aux Etats-Unis dès que possible pour que nous nous retrouvions. »
Ce n’est pas la première fois que des militants des droits de l’homme ou des dissidents demeurent sous surveillance après leur sortie de prison.
Les autorités avaient interpellé en juillet 2015, lors d’un vaste coup de filet, quelque 200 avocats, juristes, et militants s’occupant d’affaires sensibles. La plupart ont depuis été libérés mais un petit nombre a été condamné à de lourdes peines de prison.
Le mois dernier, Wang Quanzhang, 42 ans, qui avait notamment défendu des paysans dépossédés de leurs terres, a fait l’objet d’une condamnation à quatre ans et demi d’emprisonnement pour « subversion ».
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