C’est devenu une habitude: c’est par un tweet que Donald Trump a annoncé qu’il avait désigné une candidate pour le poste d’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies. Son choix s’est porté sur Kelly Craft, l’actuelle ambassadrice des Etats-Unis au Canada. « Kelly a fait un travail extraordinaire pour représenter notre pays et je n’ai aucun doute que, sous sa direction, notre pays sera représenté au plus haut niveau », a écrit Donald Trump sur Twitter.
Kelly Craft, 56 ans, est l’épouse du milliardaire Joe Craft, généreux donateur du parti républicain, c’est l’un des plus gros industriels américains du charbon. Il est aussi climatosceptique, s’est déjà prononcé contre les mesures prises par Barack Obama pour lutter contre les changements climatiques, et son épouse, à peine entrée en fonction comme ambassadrice des Etats-Unis au Canada, avait donné cette étonnante réponse à la journaliste de CBC News Ottawa qui lui demandait son avis à ce sujet : « Je pense que les deux camps ont leurs propres résultats, tirés de leurs propres études, et j’apprécie et respecte les deux côtés de la science ».
**Pas le premier choix**
Pour remplacer Nikky Haley dont la démission avait surpris tout le monde en octobre dernier, le président américain avait d’abord désigné Heather Nauert, ancienne journaliste de Fox News – elle y présentait « Fox & Friends », l’une des émissions favorites de Donald Trump – devenue porte-parole du département d’Etat américain où elle était arrivée sans la moindre expérience de la politique ou des affaires étrangères. Et parmi les autres candidats qu’il avait envisagés figurait déjà le nom de Kelly Craft. C’était en décembre.
Mais, la semaine dernière, Heather Nauert a finalement annoncé qu’elle renonçait à ce prestigieux poste d’ambassadrice américaine à l’ONU, sans donner de véritable explication : « Ces deux derniers mois ont été éprouvants pour ma famille, et c’est pourquoi il vaut mieux pour ma famille que je renonce. » Il faut dire que les critiques n’ont pas manqué depuis sa désignation. Nombreux étaient ceux qui l’estimaient dépourvue de l’indispensable savoir-faire pour négocier des compromis face aux diplomates aguerris généralement envoyés à l’ONU par les grands pays.
Donald Trump a donc choisi Kelly Craft, qui doit encore recevoir le feu vert du Sénat, mais dans la mesure où les républicains y sont majoritaires, le choix du président ne devrait pas y être contesté.
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