Un parti qui veut remettre en question la lutte contre les violences sexistes
Pour ces violences sont considérées comme cause nationale et font consensus. La loi pionnière contre ce phénomène qui tue, selon les statistiques officielles, environ 50 femmes par an, avait été adoptée en 2004 à l’unanimité par le parlement. Chaque féminicide par son conjoint ou ex-conjoint est largement couvert dans les médias et condamné par la classe politique. Ainsi, ce parti, veut remettre en débat ce qui faisait consensus, renverser ce qui semble acquis face à un mouvement féministe qui s’est considérablement renforcé en Espagne. La grève pour l’égalité lors de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2019, a été extrêmement bien suivie. Plus de six millions de travailleurs et travailleuses ont fait grève, dans le sillage du mouvement #MeToo. Et le socialiste Pedro Sanchez avait formé début juin le gouvernement le plus féminin de l’histoire du pays, avec 11 femmes sur 17 ministres.
Retour de manivelle
Chaque fois qu’il y a eu des avancées dans la conquête des droits des femmes, il y a des réactions patriarcales importantes, violentes où l’on veut faire taire les femmes. La montée des extrêmes-droites en Europe a donné lieu à un retour sur la scène politique de discours qu’on croyait enterrés, vantant les mérites de la " famille traditionnelle ". Les femmes doivent se conformer à un modèle unique, les confinant dans la sphère privée dans le rôle de l’épouse soumise, la mère de famille. Ainsi Vox, est en faveur de l’allongement des congés de maternité et l’augmentation des allocations familiales pour les mères et ce n’est pas pour les beaux yeux des femmes mais pour leurs ventres. Les extrêmes-droites font la promotion de ce modèle de société qui dénie aux femmes leurs droits et leur autonomie.
Vox n'est pas le seul parti à s'en prendre aux femmes en Europe
Le cas de la Pologne est emblématique, l’accès à l’IVG est devenu concrètement impossible avec les nouvelles lois de 2018 prévoyant son interdiction quasi-totale. Pareil pour la Hongrie qui suit le même chemin depuis l’accession d’Orban au pouvoir. En Italie, le gouvernement de Salvini, poursuit une politique nataliste avec des incitants au mariage traditionnel catholique. Ces changements de lois vont de pair avec une régression sur le plan des idées, à savoir une vision rétrograde de la place des femmes et de leur statut. D’ailleurs, le mot femme disparait des documents de politiques publiques, au profit du mot : famille. Cela vaut aussi pour le parti Vox en Espagne.
Safia Kessas, @safiakessas, RTBF
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