Huawei lance une nouvelle offensive face à l'administration Trump: le géant chinois des télécoms a annoncé mercredi qu'il avait demandé à un tribunal américain d'annuler l'interdiction "tyrannique" faite aux administrations fédérales d'acheter ses équipements.
"Cette loi établit directement que Huawei est coupable et impose un grand nombre de contraintes à Huawei, dans le but évident de chasser Huawei du marché américain", a indiqué Song Liuping, le responsable juridique de l'entreprise, dans un communiqué publié par la télévision CCTV.
Le groupe avait déposé une plainte en mars au Texas, estimant que le Congrès américain n'avait jamais pu fournir de preuves pour justifier les restrictions "anticonstitutionnelles" visant la compagnie.
Selon Song Liuping, la demande de Huawei, qui s'apparente à un référé exigeant une décision permettant de préserver ses droits, a été déposée mardi heure locale américaine (mercredi heure chinoise).
"Explicitement interdit"
Dans le collimateur de l'entreprise: l'interdiction faite aux administrations fédérales aux Etats-Unis d'acheter ses équipements et services, ou de travailler avec des compagnies tierces qui sont ses clientes.
"Cette façon de faire consistant à utiliser la législation au lieu de juger est un acte tyrannique et est explicitement interdit par la Constitution américaine", a souligné le responsable juridique de Huawei.
L'annonce de mercredi intervient au moment où le groupe chinois, leader mondial incontesté de la 5G (la cinquième génération de réseaux mobiles), est visé par une nouvelle salve d'attaques de la part de Washington.
En pleine guerre commerciale sino-américaine, l'administration Trump a placé Huawei sur une liste de sociétés suspectes auxquelles il est interdit de vendre des équipements technologiques. Cela menace la survie même de l'entreprise: Huawei dépend largement pour ses téléphones de composants fabriqués aux Etats-Unis.
Problème de puces
Selon les médias, les Américains Qualcomm et Intel notamment, qui figurent parmi les plus importants producteurs de puces électroniques, ont annoncé qu'ils ne fourniraient plus le groupe chinois, à l'issue de la période de sursis de 90 jours accordée par la Maison Blanche.
Huawei doit tenir ce mercredi une conférence de presse à son siège situé dans la grande métropole de Shenzhen (sud de la Chine), à laquelle ont été invités plusieurs médias étrangers.
Le groupe est depuis 2018 dans le viseur de Washington. L'administration Trump le soupçonne de permettre aux services de renseignements chinois d'utiliser son matériel afin d'espionner les communications sur les réseaux mobiles dans le monde.
La bataille engagée par le géant chinois devant la justice américaine montre qu'il est prêt à utiliser tous les moyens à sa disposition pour ne pas se faire exclure de la course engagée pour le marché crucial de la 5G.
AFP
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