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Incendie de Rouen : deux situations très différentes de part et d'autre de la frontière pour les agriculteurs

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Incendie de Rouen : deux situations très différentes de part et d'autre de la frontière pour les agriculteurs

Depuis ce dimanche 29 septembre, les activités agricoles d'une centaine de communes françaises, dans l'Aisne, l'Oise et la Somme, sont suspendues par mesure de précaution. De la suie issue de l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen y a été identifiée. Il s’agit d’un nouveau coup dur pour les agriculteurs français qui bordent notre frontière après la sécheresse de l'été.

A La Capelle, dans l’Aisne, les camions citerne de la coopérative laitière ne viennent plus récupérer le produit de la traite des vaches. L'Aisne borde notre région de Macquenoise à Forges-Philippe. Ici, en France, toute production est congelée, interdite à la vente. Un producteur de lait détruit sa production du jour. Et pour lui c’est très difficile. Dans une autre ferme, Bruno, un autre agriculteur, comprend la mesure préfectorale : "C’est normal. On doit vendre un produit sain et sans aucun risque. Maintenant, il a plu et tout est retombé mais je laisse faire les scientifiques. C’est eux qui déterminent la limite. Le principe de précaution est normal pour moi."

Lundi, le 30 septembre, le ministre de l'Agriculture français Didier Guillaume a promis une indemnisation totale aux agriculteurs affectés. Mais chez nous, rien de tout cela : les agriculteurs transfrontaliers belges n'ont reçu aucune mesure ni information. Ce que confirme Michel, dans sa ferme près de Beaumont : "Je n’ai absolument rien constaté et personne ne m’a mis au courant de rien, aucune interdiction. Et heureusement d’ailleurs."

A deux pas de chez nous, de l'autre côté de la frontière, à l'heure des récoltes, toutes les cultures dans les secteurs concernés sont gelées. Les betteraves et les pommes de terre, qui attendaient sur le bord des routes d'être livrées aux usines, sont "consignées". Même chose pour les éleveurs de poules qui doivent consigner les œufs. Tout est arrêté dans l'attente de "garanties sanitaires suffisantes" que doivent apporter des prélèvements réalisés par les services de l'Etat français.

Rappelons que chez nous, suite aux précipitations, les fumées toxiques ont été lavées puis dispersées par le vent. Les concentrations en particules fines qui ont pu parvenir en Wallonie sont donc, paraît-il, très faibles. C’est le réseau de mesures de la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE) qui l'a confirmé.


rtbf.be 


 

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