Sur les 900 principales villes du monde, près des deux tiers (586) vont connaître un ralentissement économique en 2020-2021 en raison essentiellement du commerce international, selon une étude d’Oxford Economics.
Dans le top 10 des plus grandes villes en termes de Produit intérieur brut, seule Londres fera exception avec une accélération de l’expansion attendue (+2,1% en 2020-2021 contre 1,5% en 2018-2019).
Paris verra sa croissance ralentir à 1,7% soit une baisse de 0,2 point de pourcentage.
"En France, Lyon était la star du pays en matière de performances plus tôt cette décennie mais sa croissance s’est également ralentie", écrivent les auteurs.
New York n’échappera pas non plus à la décélération avec une projection de 1,8% de croissance contre 2,2%.
Commerce mondial
"La raison principale est clairement le ralentissement du commerce mondial", écrivent les auteurs de l’étude, relevant que de nombreuses villes du monde ont d’importants secteurs manufacturiers.
Elles sont "donc directement affectées par le ralentissement de la croissance du commerce mondial", poursuivent-ils.
Dans certains cas, le ralentissement est plus marqué à l’échelle de la ville qu’à celle du pays quand le secteur manufacturier représente une part importante de l’économie municipale.
Les économistes citent ainsi l’exemple de Barcelone, en Espagne, où cette industrie représente 19% de l’économie locale. A Taipei (Taïwan), ce secteur compte même pour 23%.
Le ralentissement du secteur manufacturier n’explique cependant pas tout.
Le ralentissement du commerce international affecte en effet également la demande pour les services en particulier, les voyages ou les assurances, qui tendent à être concentrés dans les villes.
"De plus, il y a des impacts indirects du ralentissement sur les dépenses de consommation, via des réductions de salaires et de croissance de l’emploi", écrivent-ils.
"A l’horizon 2035, les villes asiatiques auront globalement dépassé les villes nord-américaines et européennes"
S’agissant des difficultés du secteur manufacturier, elles ne s’expliquent pas seulement pas les tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires qui affaiblissent les échanges dans le monde.
En Europe, certaines villes, abritant d’importantes usines de voitures, continuent par exemple de ressentir les effets de la mise en œuvre en 2018 de nouvelles normes anti-polluantes. Elles doivent aussi s’adapter à l’évolution de la demande, les consommateurs se tournant davantage vers les voitures électriques ou hybrides.
D’autres villes, comme Sendai au Japon, connaissent, elles, des situations particulières : la période de reconstruction suivant des catastrophes naturelles est en voie d’achèvement.
En Amérique latine, les troubles politiques pèsent sur l’économie des villes. "Caracas est clairement la principale ville en grande détresse", commente Oxford Economics.
Aux Etats-Unis, San Jose, située dans la Silicon Valley, pourrait être la ville dont le ralentissement sera le plus marqué, avancent les auteurs de cette étude.
En Asie, la croissance des villes chinoises s’essoufflera, elle aussi, tandis que les villes indiennes sont en plein essor. Ho Chi Minh-Ville et Phnom Penh pourraient, elles, figurer également parmi les plus performantes pour les deux prochaines années.
"A l’horizon 2035, les villes asiatiques auront globalement dépassé les villes nord-américaines et européennes", résument les économistes. "Quatre villes chinoises feront partie du top 10, mais New York, Tokyo, Los Angeles et Londres resteront les plus grandes du monde en termes de PIB".
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