Alors pourquoi vacciner les enfants de 5-11ans, quels sont les avantages de la vaccination ? Sur cette question qui fait débat, Olga Chatzis est claire:" C’est une question assez vaste. Le premier avantage est que le vaccin est efficace. Pour l’enfant, cela va le protéger contre la maladie. En médecine on préfère toujours prévenir que guérir. Par contre les enfants transmettent fortement et cela induit de nombreuses fermetures de classes, de mises en quarantaine et donc un impact sur leurs vies qui est assez compliquée. Un des espoirs en vaccinant les enfants c’est diminuer les transmissions du virus vers les adultes et personnes à risque."
C’est clair qu'on ne va pas les vacciner pour les protéger eux-mêmes
Vacciner les enfants pour protéger les adultes donc ? Oui, mais la priorité pour la pédiatre est d’abord de vacciner les enfants qui ont des problèmes de santé, comme ceux présentant des maladies neurologiques ou pulmonaires chroniques, mais aussi des enfants qui vivent avec une personne susceptible de développer des formes sévères du coronavirus.
Une catégorie mise en avant dans l’ensemble des rapports relatifs à la vaccination des enfants qui représente de l’aveu même d’Olga Chatzis un faible pourcentage des 950.000 enfants âgés de 5 à 11ans en Belgique.
Car Olga Chatzis n’en fait pas mystère : " C’est clair qu'on ne va pas les vacciner pour les protéger eux-mêmes puisqu’ils développent des formes mineures de la maladie. Par contre en les vaccinant on va aider le système scolaire à fonctionner mieux car il y aura moins d’impacts sur les fermetures." C’est donc l’avantage global et sociétal qui est mis en avant dans la vaccination des enfants. Et là "C’est un choix éclairé qui incombe aux parents, en sachant que s’ils le font c’est plus dans une visée sociétale."
Comment persuader les parents de faire vacciner leur progéniture ? "Cela ne doit pas être perçu comme une contrainte", répond d’emblée Olga Chatzis. "Personne ne va les obliger à vacciner leurs enfants, on n’oblige déjà pas les adultes, alors les enfants… Et aussi le fait qu’il n’y aura pas de pass sanitaire/CST pour les enfants."
Une campagne de vaccination basée sur la confiance donc. À ce propos, le ministre de la Santé évoquait le fait de passer par l’école. Une idée qui, à titre personnel, n’enchante pas la pédiatre infectiologue "Je me vois val faire cela sur un coin de table, avec un papier dans le journal de classe que les parents signent. En plus la médecine scolaire est assez surchargée pour le moment."
Parallèlement, faut-il demander leur avis aux enfants ? "Bien sur, je pense que même un enfant de 5 ans est capable d’avoir un avis, même s’ils ne veulent juste pas avoir de piqûre. D’autres plus âgés peuvent comprendre l’intérêt de la vaccination et ils veulent aussi parfois participer eux-mêmes à l’effort collectif."
Sur le schéma vaccinal, même s’il est similaire à celui des adultes (deux doses mais à trois semaines d’intervalle) Olga Chatzis précise que le vaccin est cependant moins dosé, avec 1/3 de la dose. Ensuite ? Nul ne le sait actuellement même si le meilleur système immunitaire des enfants laisse espérer une protection plus longue espère la pédiatre.
Reste l’inconnue Omicron. Et là aussi, sans chiffres difficile pour Olga Chatzis d’anticiper les choses." Je ne sais pas promettre que le vaccin sera efficace contre ce variant. Moi mes craintes c’est qu’il y ait beaucoup d’enfants, et même d’adultes, qui vont attraper Omicron comme on le voit en Angleterre, avec la surcharge pour les médecins de première ligne. J’ose espérer qu’il n’y aura pas de pic au niveau des hospitalisations et des soins intensifs."
Source: rtbf
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