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"Je ne laisserai pas le pays aux gangs armés": le président haïtien sort du silence après les violences

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"Je ne laisserai pas le pays aux gangs armés": le président haïtien sort du silence après les violences

Le président haïtien Jovenel Moïse est sorti jeudi soir de son silence, après une semaine de manifestations violentes réclamant sa démission, par le biais d'une allocution pré-enregistrée diffusée sur la télévision d'Etat TNH. "Je ne laisserai pas le pays aux mains des gangs armés et des trafiquants de drogue", a déclaré le chef de l'Etat, s'exprimant en créole au lendemain d'affrontements violents entre forces de l'ordre et manifestants dans le centre ville de Port-au-Prince.


Quasiment en même temps, le département d'Etat américain a annoncé le rappel de ses diplomates non essentiels et de leurs familles basés en Haïti et a exhorté les citoyens américains à ne pas se rendre dans ce pays. Au moins sept personnes ont été tuées depuis le 7 février.


Paralysant considérablement les activités du pays à cause des nombreuses barricades construites en travers des grands axes, la colère populaire se cristallise autour de la personne de Jovenel Moïse.


**Trouver une issue**


Au pouvoir depuis deux ans, il rejette à ce stade toute démission ainsi que toute idée de céder le pouvoir à un régime de transition. "Nous avons déjà connu une série de gouvernements de transition qui ont donné un paquet de catastrophes et de désordres", a déclaré le président haïtien jeudi soir.


Appelant ses opposants au dialogue pour trouver une issue à la crise, il a assuré qu'un "paquet de mesures a été pris par le gouvernement: j'ai demandé au Premier ministre de venir les expliquer et les appliquer rapidement pour soulager notre misère".


Le mécontentement populaire a été exacerbé par la publication fin janvier d'un rapport de la Cour supérieure des comptes sur la gestion calamiteuse et les possibles détournements de près de deux milliards de dollars du fonds Petrocaribe, un programme d'aide offert à Haïti par le Venezuela depuis 2008. Une quinzaine d'anciens ministres et hauts fonctionnaires ont été épinglés. De même qu'une entreprise dirigée à l'époque par Jovenel Moïse, identifiée comme bénéficiaire de fonds pour un projet de construction d'une route dont le contrat n'a pas été retrouvé par les juges ayant réalisé l'audit.

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