Des chasseurs sud-coréens ont tiré mardi près de 400 coups de semonce et Tokyo s'est plaint à Moscou après la violation par un appareil militaire russe d'un morceau d'espace aérien revendiqué à la fois par la Corée du Sud et le Japon.
Séoul a affirmé qu'un A-50 russe était entré deux fois dans son espace aérien près des îles disputées de Dokdo, qui sont revendiquées sous le nom de Takeshima par Tokyo.
Les autorités sud-coréennes ont déclaré avoir réagi en déployant des chasseurs F-15K et KF-16 afin d'intercepter l'intrus, procédant à 80 tirs d'avertissement dans un premier temps, et 280 lors de la seconde violation.
Moscou a démenti toute violation d'espace aérien.
"Nous étudions cet incident très sérieusement et nous prendrons des mesures beaucoup plus dures si cela se reproduisait", a déclaré Chung Eui-yong, conseiller à la sécurité nationale, cité par la présidence sud-coréenne.
Le Japon s'est plaint à Moscou.
"Nous avons appris que des avions militaires russes survolant la mer du Japon ce matin ont violé deux fois notre espace aérien près de Takeshima", a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga. "Compte-tenu de ces informations, nous avons protesté fortement".
Précisant que le Japon avait également déployé des avions militaires, le porte-parole a ajouté que Tokyo avait aussi protesté auprès de Séoul pour lui reprocher sa réaction "extrêmement regrettable".
Selon l'armée russe, la plainte de Séoul découle d'une "zone de reconnaissance de défense antiaérienne" établie unilatéralement par la Corée du Sud, qui n'est ni prévue par le droit international ni reconnue par la Russie.
"Deux bombardiers Tu-95MS des forces armées russes ont effectué un vol planifié au-dessus des eaux neutres de la mer du Japon", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, affirmant par ailleurs qu'"aucun coup de semonce" n'avait été tiré par la Corée du Sud.
Selon l'état-major interarmées sud-coréen, un avion russe de détection A-50 a violé l'espace aérien de Séoul à deux reprises au large de sa côte orientale, contraignant l'armée de l'air à déployer ses appareils.
D'après Séoul, une première intrusion russe est survenue après 09H00 (00H00 GMT lundi) et a duré trois minutes. Puis l'avion russe est revenu et la seconde violation a duré quatre minutes.
A un moment, les appareils sud-coréens et russe n'était qu'à un kilomètre de distance, selon la même source.
L'avion russe "ne semblait pas avoir d'intention hostile" car il "volait à vitesse constante", a cependant souligné une source militaire sud-coréenne.
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