Sous la pression de Donald Trump, pour stimuler l’économie, la Banque centrale américaine (la Fed) a réduit son principal taux d’intérêt. Une première depuis la crise financière de 2008. L’annonce est tombée mercredi soir, sous le coup de 20 heures, via un communiqué, précisant ceci : le taux des feds funds baisse d’un quart de point pour se situer désormais dans une fourchette de 2 à 2,25%. "Ce n’est pas le début d’une longue série de baisses des taux, et je n’ai pas dit non plus que ce serait une seule baisse," précise le Président de la Banque centrale américaine, Jérôme Powell.
"Quand vous pensez à des cycles de baisses des taux, ils s’étendent sur une longue période. Le Comité monétaire n’envisage pas ce scénario. On le ferait si nous constations une véritable faiblesse de l’économie et pensions que le taux des fed funds doit baisser fortement. Ce n’est pas ce que nous voyons. Ce que nous voyons, c’est qu’il est approprié d’ajuster notre politique monétaire dans un sens un peu plus accommodant," affirme-t-il. Cette décision marque un changement de cap radical puisqu’en 2018, la Réserve fédérale avait resserré le loyer de l’argent à quatre reprises. Par ailleurs, la Fed a aussi décidé d’arrêter la réduction de son bilan un peu plus tôt que prévu.
Une décision qui ne provoque pas de réactions excessives des marchés boursiers
Cette annonce de la Banque centrale américaine a, bien sûr, suscité quelques réactions et commentaires, et notamment de la part du Président américain. "Powell nous a encore déçus, comme d’habitude," a-t-il dit. Trump voulait, il est vrai, une baisse des taux d’intérêt nettement plus importante, comme les marchés d’ailleurs.
Sur les marchés boursiers, les grands indices américains ont chuté mercredi soir, mais sans excès, ce qui ne surprend pas Bernard Keppenne, le chef économiste de CBC Banque. "C’est encore finalement assez modéré dans la réaction, et les marchés asiatiques sont d’ailleurs globalement très calmes ce matin. On a pour l’instant un Nikkei de la Bourse japonaise qui perd 0,11%, ce qui est très raisonnable. Donc, finalement, dans la réaction des marchés, c’est une réaction plutôt modérée et il faut probablement la trouver dans d’autres facteurs qui expliquent cette réaction assez soft", déclare-t-il.
Quels sont ces autres facteurs ? "On a d’une part des résultats qui ne sont pas mauvais au niveau des États-Unis, et le deuxième élément qui est quand même intéressant de voir, c’est que dans la décision de la Banque centrale américaine, il y a deux membres du comité qui se sont opposés à la baisse des taux, estimant que le contexte économique aux États-Unis ne justifiait pas ces baisses de taux. C’est quand même un signal assez positif, ça veut dire que l’économie américaine reste forte et on l’a vu avec le taux de croissance de 2,1% qu’on a eu au deuxième trimestre."
Enfin, il y a un autre élément favorable de contexte à prendre en compte : le fait que le dialogue n’est pas rompu entre la Chine et les Etats-Unis sur leurs différends commerciaux. Les discussions devraient reprendre en septembre. Pour ce jeudi, les premières indications laissent à penser que les marchés boursiers européens seront dans le rouge ce matin.
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