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La qualité de l'air à Bruxelles : un problème de santé publique largement sous-estimé

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La qualité de l'air à Bruxelles : un problème de santé publique largement sous-estimé



Pendant trois jours, des groupements citoyens et des universités organisent des états généraux de l’Air à Bruxelles. Ils réclament une meilleure qualité de l’air au-dessus de la capitale.





Un problème de santé publique largement sous-estimé, même le corps médical y est trop peu sensibilisé. Or la pollution de l’air est responsable de la mort prématurée de quelque 15.000 Belges chaque année.





Habiba Temsaman, par exemple, souffre d’une grave maladie respiratoire depuis sa naissance. Elle a beaucoup de mal à respirer, surtout lors de pics de pollution.


« Je le sens très fort et je me rends compte que cela ne s’arrange pas au fil du temps. Des mesures ont été proposées, mais cela n’a pas beaucoup d’impact sur ma vie de tous les jours. On a supprimé quelques bagnoles qui polluaient, mais il y a encore tout à faire et à refaire. Je trouve que cela ne va pas assez vite ». Et d’ajouter : « Les étés sont difficiles et l’hiver le devient aussi ».


Aujourd’hui, Habiba Temsaman milite au travers d’articles pour une meilleure qualité de l’air à Bruxelles car elle estime ne pas être la seule à en souffrir : « Je vois de plus en plus de gens qui ont leur nez dans leur mouchoir et qui toussent. Des gens qui ne sont pas malades au départ ».


Un problème de santé publique sous-estimé


Particules fines, dioxyde d’azote, ozone, de nombreux polluants présents dans l’air ont un réel impact sur notre santé.





Le Dr Jean Pauluis, généraliste spécialiste en sciences et gestion de l’environnement, constate que les personnes allergiques sont de plus en plus nombreuses à consulter.


Le beau temps de la semaine dernière avec la dispersion dans l’atmosphère de certains polluants, comme des particules fines, a accentué chez certains leur allergie au pollen de bouleau et déclenche parfois de l’asthme.


Ce médecin donne des conseils pour les prochains pics de pollution, mais peu de généralistes sont ainsi sensibilisés à la qualité de l’air. Ce que regrette le Dr Jean Pauluis : « Je pense que le corps médical doit participer à quelque chose qui est une priorité de santé publique et que le corps médical, globalement, sous-estime. On le voit dans la formation, dans la capacité d’engagement, on le voit dans la capacité de tenir un message qui soit cohérent. Donc, moi je plaide pour, véritablement, un engagement positif du corps médical par rapport à ce qui sera clairement une priorité de santé publique pour nos enfants et nos petits-enfants ».


Des mesures drastiques pour limiter la casse


Un problème de santé publique que l’on a eu tendance à minimiser au début comme ce fut le cas pour le tabac ou l’amiante, mais qui chaque année, cause 15.000 décès prématurés chez nous.





Pour François Perl, directeur du service indemnisations à l’Inami (assurance maladie invalidité), il faudrait prendre des mesures drastiques si on veut limiter la casse : « Je pense que si tout autre problème sanitaire, ou autre, faisait 15.000 morts par an en Belgique, je crois qu’il y aurait des réactions beaucoup plus fortes. Ici, on est face à un problème très complexe parce que les deux principales sources de pollution de l’air sont le chauffage et la voiture. C’est difficile de dire du jour au lendemain aux gens d’arrêter de se chauffer et d’arrêter de rouler en voiture. Mais c’est presque ce qu’il faudrait faire, en tout cas de manière raisonnée, pour pouvoir arrêter cette hémorragie ».


A l’avenir, il faudra vraiment faire des choix, selon lui, même si ce sont « des mesures qui ne font pas plaisir » : « C’est vraiment un choix à faire entre le financement de la santé et le trafic automobile et l’industrie ».


Certaines villes, comme Oslo ou Londres, parlent d’interdire totalement la circulation dans le centre-ville.


Céline Biourge avec Pascale Bollekens, RTBF



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