Les producteurs d'électricité belges ont payé l'an dernier 189 millions d'euros de quotas d'émissions de CO2, soit presque trois fois plus en l'espace d'un an, ressort-il des premières estimations du service Climat de SPF Environnement dont fait écho De Tijd samedi.
À la suite de la réforme du marché du carbone introduite par l'Union européenne, le prix du carbone est passé en un an de 7,8 à 23,4 euros par tonne de CO2. Les émissions de gaz à effet de serre sont donc devenues trois fois plus chères. Basé sur le principe du "pollueur-payeur", le marché carbone réglemente les émissions de gaz à effet de serre en fixant un plafond maximum d'émissions de CO2. Ce plafond est réduit d'année en année.
Dans les secteurs chimique, de l'acier et du ciment, les grandes entreprises reçoivent chaque année gratuitement leur quota d'émissions de CO2, selon une clé de répartition. Si elles émettent davantage, elles doivent alors payer des droits d'émission supplémentaires. L'industrie belge a ainsi reçu gratuitement l'année dernière des droits pour l'émission de 32 millions de tonnes de CO2.
Un prix plus élevé... répercuté sur la facture des clients
De leur côté, les compagnies énergétiques n'ont pas bénéficié de quotas gratuits pour couvrir leurs émissions et ont dès lors dû payer l'entièreté de leurs émissions en achetant elles-mêmes ces permis. Le secteur énergétique répercute le prix plus élevé de ses émissions de CO2 directement sur la facture du client, épingle la fédération belge des industries chimiques et des sciences de la vie, Essenscia. "Ce sont les familles et les entreprises qui paient la note".
Ainsi, avec la répercussion directe du prix des émissions de CO2 sur la facture énergétique, une famille moyenne a payé l'an dernier environ 26,2 euros de coûts en CO2, selon des calculs du quotidien De Tijd. Il s'agit de 16,4 euros de plus que l'année précédente. Les différentes autorités du pays ont perçu 382 millions d'euros de recettes relatives aux quantités de CO2 émises l'année dernière, soit 237 millions d'euros de plus qu'en 2017, rapporte encore De Tijd.
Cela signifie que l'enveloppe consacrée à la politique climatique est plus importante puisque au moins la moitié de ces revenus doit être investie dans des mesures en faveur de l'environnement.
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