Les feux de forêt qui se propagent rapidement en Amazonie ont des répercussions internationales, l'ONU et le président français interpellant vivement le président brésilien Jair Bolsonaro tandis que se multiplient les appels à sauver le "poumon de la planète".
M. Bolsonaro, un climato-sceptique, a accusé jeudi Emmanuel Macron d'avoir "une mentalité colonialiste", après que ce dernier a donné rendez-vous aux membres du G7 pour "parler de l'urgence" des feux en Amazonie à Biarritz ce week-end.
Dans deux tweets successifs, M. Bolsonaro a accusé M. Macron d'"instrumentaliser une question intérieure au Brésil et aux autres pays amazoniens" avec "un ton sensationnaliste qui ne contribue en rien à régler le problème".
"Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel", a écrit le président d'extrême droite. "La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle".
M. Bolsonaro a participé à une réunion de crise en soirée à Brasilia. En matinée, il avait lancé une nouvelle charge contre les défenseurs de l'environnement, qui ont appelé à des manifestations vendredi dans le monde.
"Notre maison brûle"
Le président Emmanuel Macron a estimé jeudi soir que les incendies en cours en Amazonie constituaient une "crise internationale" et a donné rendez-vous aux membres du G7 pour "parler de cette urgence" lors du sommet à Biarritz ce week-end."Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C'est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence", a écrit le chef de l'Etat français sur Twitter. Cette déclaration fait écho à la phrase prononcée en 2002 par son prédécesseur Jacques Chirac à propos du réchauffement climatique: "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs".
M. Macron, qui a tweeté son message en français et en anglais, rejoint ainsi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui s'est dit jeudi "profondément préoccupé" par les incendies en Amazonie, après la dénonciation par le président brésilien Jair Bolsonaro d'une "psychose environnementale" au sujet de ces feux. La situation dans la plus vaste forêt tropicale de la planète était très difficile à évaluer, mais l'Institut national de recherche spatiale (INPE) a fait état de près de 2.500 nouveaux départs de feu en l'espace de seulement 48 heures dans l'ensemble du Brésil.
D'après l'INPE, 75.336 feux de forêt ont été enregistrés dans le pays de janvier jusqu'au 21 août, soit 84% de plus que sur la même période de l'an dernier. Selon un collectif d'ONG, 54% de ces feux concernent l'Amazonie. Emmanuel Macron réunit samedi dans le sud-ouest de la France les dirigeants du G7 pour un sommet placé sous le thème de "la lutte contre les inégalités" qui doit aborder les grands dossiers diplomatiques du moment mais aussi l'urgence climatique.
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