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Pourquoi les banques augmentent-elles leurs tarifs en Belgique ?

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Pourquoi les banques augmentent-elles leurs tarifs en Belgique ?

Ces derniers mois, la plupart des banques en Belgique ont augmenté leurs tarifs où se préparent à le faire prochainement. C’est le cas notamment de la Deutsche Bank Belgique, qui compte 300.000 clients chez nous.


Pendant des années, elle a proposé gratuitement à ses clients un ensemble de services — comptes à vue, comptes d’épargne, cartes de débit, cartes de crédit — mais compte désormais faire payer ses clients.


"Nous nous adaptons à des conditions de marché qui changent. Nous sommes passés de banque centrée sur l’épargne à une banque centrée sur le conseil en investissement et nous nous positionnons en Belgique comme la banque de référence en investissement", explique Jean-Michel Segers, porte-parole de Deutsche Bank Belgique. "Nous sommes rentables — et nous comptons bien le rester — et nous n’avons pas vocation à être une banque gratuite, mais nous voulons rester moins chers que les autres pour offrir un rapport qualité-prix inégalable aux investisseurs en Belgique".


Les services bancaires quotidiens resteront en grande partie gratuits pour les clients qui, par exemple, confient au moins 25.000 euros chez Deutsche Bank en Belgique ou investissent régulièrement dans des fonds d’investissement.


C’est la logique de cette nouvelle stratégie qui a déjà fait fuir certains clients. "Sans surprise, nous constatons des clôtures de comptes auprès de certains clients qui n’utilisaient pas ou très peu nos services depuis un moment déjà. Là, les volumes observés sont en ligne avec nos attentes", rajoute Jean-Michel Segers.


Un problème pour les ménages défavorisés


Aujourd’hui, certaines banques proposent encore des services de banque gratuits au quotidien mais elles sont de plus en plus rares. Pour en bénéficier, il faut généralement être connecté, ce qui peut être un vrai problème pour les ménages défavorisés, comme le constate d’Anne Defossez, directrice du Centre d’Appui – Médiation de Dettes de Bruxelles-Capitale. "C’est clair qu’il y a des offres gratuites sur Internet, mais qu’elles ne sont pas adéquates pour toute une série de gens, non seulement les personnes qui n’ont pas un PC et qui n’ont pas Internet à la maison, mais maintenant il faut aussi une imprimante parce que quand vous avez besoin d’une aide sociale ou d’un document administratif, on vous demande souvent des extraits de compte bancaire papier. Dans les agences, on a de moins en moins d’imprimantes papier, et on a aussi de moins en moins d’agences".


S’il y a effectivement de nombreuses opérations gratuites avec la banque en ligne, ces mêmes opérations faites en agence deviennent impayables pour les ménages défavorisés. "Les virements papiers par exemple, les retraits d’espèces aux guichets, les domiciliations qui sont refusées, et ce sont des montants importants" rajoute Anne Defossez. "Par exemple, pour un refus de domiciliation, ce sont cinq à six euros par refus, alors que ça se fait quand même automatiquement, on a un refus et la domiciliation est représentée quand le compte est en bonus. On se disait donc finalement que ce sont les personnes les plus pauvres qui vont payer le plus cher".


Le service bancaire de base permet encore de limiter les frais pour les ménages défavorisés, une quinzaine d’euros par an. C’est vrai, sauf que selon Anne Defossez, seule une infime minorité des ménages défavorisés y accèdent réellement, faute souvent de connaître cette possibilité. Sans doute que les banques n’en font pas une publicité démesurée non plus auprès de leurs clients les plus défavorisés.


rtbf.be

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