Le nombre de distributeurs d’argent diminue en Belgique. Ils étaient encore plus de 8.700 en 2015, alors qu'il n’en restait que 7.800 en 2018. Les raisons de cette diminution sont la digitalisation et la généralisation des terminaux Bancontact, selon la Fédération des banques.
Aiseau-Presles est à 15 km de Charleroi. 10.000 habitants y vivent et il n'y a qu'un seul distributeur de billets pour les 4 villages de cette commune très étendue du Hainaut. Ce n'est pas très pratique, pour cet habitant qui déplore la situation. Selon lui, s'il y en avait au moins deux ou trois en plus, "ce serait idéal".
C'est difficile pour les personnes âgées ou isolées, par exemple, celles qui n’ont pas toujours accès aux services informatiques des banques. Les institutions bancaires invoquent la baisse de fréquentation des agences et la digitalisation des services pour expliquer la baisse du nombre de guichets automatiques. Il y a aussi des raisons de sécurité : "C'est quelque part un peu absurde qu'un consommateur aille retirer des billets au guichet, fasse ses courses en payant cash chez un commerçant qui, le soir, devra ramener un paquet d'argent à la banque. Cela a une série de conséquences en termes de coûts et de sécurité", explique Rodolphe de Pierpont, porte-parole de Febelfin (Fédération belge du secteur financier).
Inégal
La suppression des distributeurs de billets se fait de manière très inégale entre les communes du pays, et parfois à l'intérieur d'une même région. Un exemple à Bruxelles : il y a 3 fois moins de banques par habitant à Molenbeek par rapport à Ixelles. "Il est évident qu'il y a plus de chances qu'un Ixellois achète un produit d'assurance, un produit d'investissement ou tout autre sur lequel la banque va recevoir une commission significative, que le Molenbeekois. Donc on favorise les populations les plus riches" selon Bernard Bayot, directeur de Financité (ASBL pour une finance responsable et solidaire).
Pour l’instant, les banques ne sont soumises à aucune obligation en termes de retraits d’argent. Aujourd’hui, c’est Bpost, donc les pouvoirs publics, qui est obligée d’installer au moins un distributeur dans une commune où il n’y a plus aucun service bancaire.
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