Economie

Quel sera l'impact de la chute des taux d'intérêt en Belgique ?

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Quel sera l'impact de la chute des taux d'intérêt en Belgique ?

Avec la hausse spectaculaire de l’or, qui a dépassé le seuil de 1500 dollars pour une once ou la chute spectaculaire des rendements obligataires, la semaine passée a été très chahutée sur les marchés financiers.


Mais c’est aussi la chute des taux d’intérêt qui a marqué les esprits ces dernières semaines. Elle concerne aussi la Belgique, puisque le rendement de l’emprunt d’État à 10 ans est ainsi tombé à -0,3%. Une mauvaise nouvelle pour les épargnants, mais une excellente pour l’État fédéral.


"Le coût de l’endettement ne fait que baisser, donc ça allège la charge des taux d’intérêt, même à taux de croissance faible", explique Olivier Colsoul, économiste senior à la banque de Nagelmackers. "On est maintenant très loin de l’effet boule de neige, on a un effet boule de neige inversé, ce qui constitue une aubaine pour les pouvoirs publics et qui va peut-être justement leur permettre d'éventuellement développer à terme certaines politiques de relance qui sont certainement nécessaires et attendues par les marchés et souhaitées par les banques centrales".


Ralentissement de l’économie


Y’a-t-il alors le risque de voir sur les marchés, quels qu’ils soient au demeurant, des bulles sur certains actifs, à l’image de l’immobilier ou des actions ? Olivier Colsoul ne l’exclue pas. Effectivement, un des effets collatéraux de cet assouplissement monétaire, qui dure depuis de nombreuses années et qui va sans doute encore s’accentuer, a pour effet d’avoir non pas tellement une reflation dans l’économie réelle, mais une reflation dans les marchés financiers qui est à l’œuvre depuis pas mal de temps", précise-t-il. "Il est donc clair que ça crée le spectre d’une bulle, mais c’est aussi une bulle dont les banquiers centraux sont certainement conscients et qu’ils ne vont pas pouvoir dégonfler aussi rapidement. Donc, quelque part, quand on rentre dans un cycle d’accommodement ou monétaire plus important, on va avoir du mal à en sortir rapidement, c’est clair".


Olivier Colsoul privilégie plutôt le scénario d’un ralentissement de l’économie mondiale, prononcé et prolongé, plutôt que celui d’un krach boursier ou obligataire imminent. "Si on a les récessions, il y aura un krach boursier, ça ne fait pas de doute puisque dès qu’il y a récession, les marchés baissent d’au moins 20%. Notre scénario de base est celui d’un ralentissement de l’économie mondiale avec les dernières mesures tarifaires, donc ça n’aide certainement pas à l’amélioration. Mais dans ce cas de figure, on ne doit normalement pas s’acheminer non plus vers des corrections boursières importantes. Celle qu’on a connue la semaine passée est finalement relativement normale par rapport à l’historique des marchés financiers, elle peut très bien aussi encore déboucher sur une période relativement morose puisque les fondamentaux des entreprises vont encore un peu se détériorer suite au ralentissement économique, mais on pourrait également connaître une certaine accalmie, voire même encore voir les indices progresser légèrement, puisque les entreprises cotées en Bourse distribuent un dividende qui est même bien souvent supérieur aux taux d’intérêt sans risque certainement en Europe, et même aux États-Unis. Donc, même sans appréciation des cours, il reste toujours ce rendement supplémentaire qui permet à l’actionnaire de gagner encore de l’argent, peut-être plus modestement, mais d’en gagner encore".


rtbf.be

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