**La compagnie à bas coût Ryanair a annoncé lundi une vaste réorganisation de son groupe qui passera par la création de quatre filiales aériennes, tout en dévoilant une perte nette de 20 millions d'euros au troisième trimestre.**
Le transporteur irlandais se composera d'ici 12 mois de quatre compagnies, à savoir Ryanair DAC en Irlande, Ryanair UK au Royaume-Uni, Laudamotion en Autriche et Ryanair Sun en Pologne.
Michael O'Leary, qui reste à la tête du groupe Ryanair avec le titre de directeur général, a par ailleurs vu son mandat prolongé jusqu'en 2024, selon un communiqué de la société.
**Avoir un fonctionnement efficace**
Ryanair explique vouloir passer à une structure similaire à celle du groupe aérien IAG, qui abrite plusieurs grandes compagnies comme British Airways et Iberia.
L'objectif est d'avoir un fonctionnement plus efficace, de réaliser des économies de coûts et de pouvoir envisager des acquisitions de petite taille, telle que celle de Laudamotion, dont la compagnie a pris le contrôle en 2018.
Le maintien à son poste de M. O'Leary, qui avait laissé planer le doute sur la durée d'un nouveau mandat, doit permettre d'accompagner cette transformation du groupe et donner de la visibilité aux actionnaires, selon Ryanair.
Le président du conseil d'administration de la compagnie, David Bonderman, va quant à lui passer la main à l'été 2020 et sera remplacé par Stan McCarthy, administrateur depuis mai 2017 et ancien directeur général du géant irlandais de l'agroalimentaire Kerry.
Mauvaise passe financière
Ryanair annonce ces changements au moment où il traverse une mauvaise passe financière, illustrée par la publication d'une perte nette de 20 millions d'euros lors la période d'octobre à décembre, soit le troisième trimestre de son exercice comptable 2018-2019. L'an dernier à la même époque, il avait dévoilé un bénéfice net de 106 millions d'euros.
La compagnie souffre d'une concurrence effrénée sur le segment du court-courrier en Europe, ce qui l'a conduit à fortement baisser ses prix, réduisant mécaniquement ses marges.
Cette perte est "décevante" mais "elle est entièrement due à des tarifs aériens plus faibles que prévu de manière à ce que nos clients profitent de prix qui n'ont jamais été si bas", souligne Michael O'Leary.
Le prix moyen d'un vol a reculé de 6% pour se situer à moins de 30 euros. Le nombre de passagers transportés a lui progressé de 8% à 33 millions sur le trimestre, pour un chiffre d'affaires en hausse de 9% à 1,53 milliard d'euros.
Ryanair n'a en revanche pas touché à sa prévision de bénéfice pour l'exercice, après deux avertissements sur résultat en octobre 2018 et janvier dernier. Il table sur un bénéfice net compris entre 1,0 et 1,1 milliard d'euros, soit une nette baisse par rapport au 1,45 milliard enregistré en 2017-2018.
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