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Steve Darcis: «L'envie de jouer, je l'ai toujours»

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Steve Darcis: «L'envie de jouer, je l'ai toujours»

Steve Darcis a déjà gagné deux matches, dans le tableau qualificatif du tournoi de Roland-Garros. Il ne lui reste plus qu'une étape à franchir. Il n'aurait pas dû prendre part à ces qualifs, puisque son « classement protégé » lui permettait d'entrer directement dans le tableau final. Il a commis une erreur, qui l'oblige à se battre, cette semaine, sur le court, au lieu de se préparer pour un nouveau Grand Chelem. Mais il assume, et tente de la rattraper. C'est l'occasion de faire le point sur ses résultats, ses envies, son avenir...


Steve, vous êtes à une victoire du tableau final. Vous avez presque réussi à rétablir quelque chose qui aurait dû exister, sans ce que l'on appelle une « erreur administrative ». Si vous y arrivez, ce sera une étape importante, psychologiquement ?


Ce serait magnifique, parce que cela a été assez dur à encaisser. Même si c'est vrai que le fait de devoir passer par les qualifs est à 200% de ma faute. J'ai oublié de dire que j'utilisais mon classement protégé. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Le fait de me qualifier réparerait un petit peu ma faute, et me ferait du bien moralement.


Vous n'avez pas gagné beaucoup de matches, ces derniers mois. Et donc les victoires, même en qualifs, n'en sont que plus belles ? Vous arrivez à savourer, ou vous n'êtes pas assez bien dans votre tête pour savourer ?


J'essaye de savourer comme je peux. C'est sûr que je ne suis pas encore super-super-bien dans ma tête, et super-bien dans ma peau non plus. Mais petit à petit, ça va de mieux en mieux. Je commence à mieux me sentir, à mieux jouer, à trouver mes marques sur terre battue. Les dernières années, j'ai vraiment eu du mal à trouver mes marques sur cette surface. Et cela se confirme encore cette année. J'essaye de faire le maximum, j'essaye de m'accrocher. Et une victoire est une victoire, que ce soit dans des qualifs, dans un tableau final, ou n'importe où. Une victoire fait du bien, de toutes façons.


A cause de vos soucis physiques, qui ont duré pendant toute l'année 2018, on s'est demandé si on allait vous revoir dans un tournoi comme Roland-Garros. Quand on arrive à revenir malgré tout, on vit cela comme une nouvelle chance, et on est plus heureux ? Mais dans votre cas, il y a des problèmes extérieurs qui font que vous n'êtes pas aussi heureux, sans doute...


Pour l'instant, j'ai vraiment du mal à profiter de tout ce qui se passe, donc c'est un peu difficile. Mais ça commence à aller mieux, petit à petit. Donc, je vais pouvoir mieux profiter. Ici, c'est encore un peu compliqué, mais je pense que d'ici Wimbledon et l'US Open, tout sera derrière moi, et je profiterai un peu plus de ce qui se passe. Je me suis accroché pour essayer de revenir au top, et il faut que je fasse encore six mois à fond. En fin d'année, je tirerai les conclusions qu'il faut tirer.


Ca veut dire que vous ne savez pas si, à la fin de l'année, vous direz « stop », ou pas ?


L'envie, je l'ai toujours. Maintenant, cela dépendra de beaucoup de choses, de mes blessures, de mon classement, de plein de facteurs. Avec Yannis Demeroutis, mon coach, on s'est dit qu'on ferait le maximum pendant six mois, sans essayer de trop penser à un objectif. Et dans six mois, on se mettra autour d'une table, et on verra ce qu'on fait.


C'est important, ce que vous venez de dire, « l'envie y est toujours ». Parce qu'on a pu se demander si l'envie y était toujours...


Ce n'est pas parce que je fais des premiers tours en challengers que l'envie n'y est plus. J'ai juste beaucoup de mal à trouver mes marques sur terre. J'ai de nouveau eu une petite rechute, au niveau du coude, donc cela m'a fait un peu douter. Mais je me suis entraîné comme un dingue, j'ai fait énormément de physique, je me suis accroché pour pouvoir rejouer ici et refaire des gros tournois. Donc, je n'ai pas envie de lâcher prise maintenant.


Cela doit être plus gai de rencontrer des joueurs bien classés, et plus difficile face à des jeunes et des 400e mondiaux ?


Non, ce n'est pas moins gai. C'est difficile de jouer contre tout le monde. Quand on regarde le tennis actuel, et le niveau de chacun, on voit qu'entre un joueur qui est 400e et un joueur qui est 120e, il n'y a aucune différence de niveau. La différence se fait sur la régularité tout au long de l'année. Sur un match, c'est le même niveau. Il y a des surprises tous les jours. Et le classement n'a strictement rien à voir.


Vous avez déjà à peu près choisi les tournois dans lesquels vous utiliserez votre classement protégé ?


C'est très compliqué, parce que même en étant 90e mondial, tu ne rentres dans quasiment aucun tableau. Donc c'est très difficile de faire un programme. Pour l'instant, j'essaye de m'inscrire quasiment partout, mais ça a du mal à rentrer. Je suis toujours un peu dans l'attente, de savoir ce que je vais faire, de savoir où je vais aller. C'est vraiment compliqué.


Tant qu'à parler du futur, on va aller au bout de la saison. Vous vous projetez un petit peu plus qu'il y a quelques mois vers la phase finale de la Coupe Davis ? Vous envisagez, pas forcément d'aimer ça, mais d'y participer ?


Depuis le début, j'avais dit à Johan Van Herck que le Brésil, pour moi, c'était trop compliqué, et que je ne me sentais pas capable d'y aller. En précisant que je serais disponible pour la suite. La Belgique a réussi un exploit exceptionnel, et on est à Madrid. Donc si jamais je mérite ma place, et que je suis sélectionné, j'irai, bien évidemment. Je pense qu'il faut laisser une chance à l'épreuve, même s'il faudrait l'appeler autrement que « Coupe Davis ». C'est clairement une nouvelle épreuve, et il faut lui laisser une chance.


Retour sur ce tournoi de Roland-Garros. Vous avez déjà vu le nouveau Central ?


Je n'ai pas encore eu le temps d'aller voir. Je pense que je prendrai le temps d'y aller, si jamais je me qualifie. Et si je ne me qualifie pas, je n'irai pas cette année. Et je n'ai pas vu le nouveau court des serres non plus. Pour l'instant, je n'ai pas vu grand chose, à part les terrains des matches de qualification...


Christine Hanquet, RTBF

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