Cette année, impossible de ne pas être au courant : le Tour de France partira de Belgique ce samedi 6 juillet, et plus particulièrement de Bruxelles. En tout, trois étapes se dérouleront de ce côté de la frontière, avant que le Tour continue logiquement sa route outre-Quiévrain. L’occasion pour les amateurs de suivre le parcours des cyclistes, mais avec stratégie. Car entre les épreuves de sprint, de contre-la-montre et de grimpette, il n’est pas toujours facile de savoir où se placer pour profiter pleinement du spectacle.
Ce n’est pas la première fois que le Tour de France passe chez nous, ni même la première fois que le pays accueille le Grand Départ (souvenez-vous, c’était à Liège en 2012). Cette année cependant, on commémore les 50 ans de la première victoire d’Eddy Merckx sur le Tour en 1969 : plusieurs étapes sont donc des hommages au "Cannibale", notamment à Tervueren.
Première étape : pas de ralentissement avant le Mur de Grammont
Pour les amateurs de cyclisme, voir passer le tour est une tradition bien huilée : on arrive en voiture, on installe sa petite table de camping et on attend patiemment le peloton. On commence par voir la caravane publicitaire, inévitable. Puis c'est le tour des coureurs, qui passent souvent... en coup de vent. Ce sera notamment le cas pour la première étape du Tour 2019, qui fera une boucle autour de Bruxelles.
Cette étape de 194,5 km se fera en ligne et devrait faire la part belle aux sprinteurs. "Ça va partir sur les chapeaux de roue, puisque le coureur qui va prendre la tête va prendre des points pour le maillot de meilleur grimpeur à Grammont, explique Jean-Luc Vandenbroucke, ancien champion et organisateur de courses. Il y aura peut-être une échappée matinale... Mais quoi qu’il en soit, jusqu’au mur, ce sera difficile de voir les coureurs, le peloton va passer en trombe, en environ 20 secondes." On pourra toutefois assister au grand départ, sur le Mont des Arts, un beau symbole au cœur de Bruxelles.
Le premier bon emplacement sera donc au mur de Grammont, au kilomètre 43 après le départ. Étape iconique du tour des Flandres, cette route pavée est un plan incliné à 7,8% sur 1,2 km. "Sur les côtes, le peloton s’allonge : c’est plus facile de reconnaître les coureurs, rappelle Jean-Luc Vandenbroucke. On peut se positionner le long d’une ligne droite. L’inconvénient, c’est que les spectateurs vont s’amasser." Il vaut donc mieux arriver tôt sur le Mur pour être aux premières loges.
Les coureurs passeront ensuite à Enghien, là où Eddy Merckx a commencé, au début des années 1960. Ils longeront le rempart Saint-Christophe et le Pavé de Soignies, avant de se diriger vers Braine-le-Comte. Le prochain ralentissement se trouvera au plan incliné de Ronquières : c'est là que les spectateurs pourront voir les coureurs plus longtemps. Puis le peloton continuera vers Charleroi. On pourra les observer du haut de la côte du Calvaire à Gosselies.
Un peu plus loin, le passage à Thiméon devrait être intéressant selon Jean-Luc Vandenbroucke. "Il y aura peut-être une bonification dans le sprint, explique-t-il. Des points seront distribués, pour les sprinteurs, c’est déjà une petite arrivée. Il y a un pavé, mais il n’est pas méchant : rien à voir avec Roubaix ! Les coureurs passeront par de petites routes, donc attention aux chutes." Autant dire qu'il risque d'y avoir du spectacle.
À Waterloo, les coureurs mettront le cap sur Bruxelles. Si la course sera rapide, au pied de la Butte du Lion, ce sera aussi l'occasion de profiter du patrimoine, rappelle Jean-Luc Vandenbroucke : "C'est une bonne manière de joindre les deux bouts : culture et sport. En plus, les coureurs ne passeront que vers 16h, donc on peut très bien visiter le matin et voir les coureur l’après-midi. Il ne faut pas oublier que le tour permet aussi de mettre en lumière des hauts lieux historiques parfois." Car le Tour c'est aussi ça : des paysages et des monuments. S’asseoir et attendre que le peloton passe, ce n’est pas très intéressant...
L'arrivée passera notamment par Tervueren, là où a habité "l'Ogre" Eddy Merckx. "Sur les derniers kilomètres, les coureurs emprunteront de grands axes, donc ce sera très rapide", note Jean-Luc Vandenbroucke. Pour voir passer les coureurs, on pourra notamment se placer sur l'avenue de Tervueren, au parc du Cinquantenaire ou même près du château de Laeken, où le peloton devrait arriver vers 17h.
Deuxième étape : voir la préparation du chrono
Bruxelles sera mise à l'honneur dimanche, lors de l'étape en contre-la-montre par équipes. "Le chrono par équipes c’est magnifique, estime Jean-Luc Vandenbroucke. Voir la préparation, ça vaut le coup." Pour l'ancien cycliste, c'est une étape courte mais très dure : "c’est là que la hiérarchie et les candidats au maillot jaune vont se faire. C’est une question de prestige pour les équipe : on sait par exemple que des équipes comme AG2R vont essayer de ne pas prendre de retard, avec des coureurs comme Romain Bardet [coureur français, ndlr], dont c’est le point faible."
Le départ se fera au Palais royal, l'occasion d'observer un patrimoine "exceptionnel" selon Jean-Luc Vandenbroucke. Les coureurs emprunteront ensuite la rue Ducale et la rue de la Loi, puis le tunnel du Cinquantenaire pour arriver à Montgomery. "Les spectateurs devraient être massés longtemps à l’avance", note Jean-Luc Vandenbroucke.
Le peloton passera par plusieurs parcs (Parc de Woluwe, Bois de la Cambre, parc Josaphat, parc de Laeken), de bon spots selon l'ancien cycliste : "cela apportera un peu de fraîcheur en cas de fortes températures." Les coureurs passeront par le boulevard Jacques, pour rejoindre le boulevard du Souverain. Les spectateurs pourront bien voir passer les équipes à ce moment. Enfin l'arrivée se fera à Laeken, au pied de l'Atomium, symbole de l'Exposition universelle de 1958.
Troisième étape : voir les équipes de près à Binche
Lundi, le peloton s’élancera fictivement du centre de Binche, près de la poste. "Les équipes se situeront entre la rue de Namur et l’avenue Charles de Liège, précise Jean-Luc Vandenbroucke. Pour les amateurs de vélo, de matériel, c’est là qu’il faut aller : de ce côté-là on verra les équipes de près, à côté du bus." Néanmoins, il sera difficile d’accéder à Binche en voiture, car les routes seront bloquées… Mieux vaut se rendre au départ réel, au Beau Séjour, à l’entrée du Bois de Pincemaille. L’occasion pour les spectateurs de visiter l’abbaye de la Bonne-Espérance, sur la commune de Vellereille-les-Brayeux, non loin.
Ensuite, la course sera très rapide jusqu’à la frontière française à Jeumont, au bout de 12-13 km. Les coureurs passeront par Merbes-Sainte-Marie et Merbes-le-Château, de quoi voir les premières attaques, selon Jean-Luc Vandenbroucke : "On pourra voir un peloton où il y aura quelques escarmouches, mais qui restera groupé jusqu’à la frontière." Le cortège quittera définitivement la Belgique vers 12h40. Mais rien ne vous empêche de continuer à suivre le Tour en France, qui passera par la Champagne, le Massif Central, les Alpes et les Pyrénées, avant de terminer sur les Champs-Élysées le 28 juillet.
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