Après les démissions des différents ministres et secrétaires d’État, le gouvernement a réattribué les compétences. Cette coalition ne dispose plus que de 52 sièges sur les 150 au parlement. Il s’agit donc d’un gouvernement minoritaire. Il devra aller chercher du soutien ailleurs, soit auprès de la N-VA (qui dispose de 31 sièges), son ancien partenaire ou auprès d'autres partis de l’opposition. Un exercice périlleux que pratique déjà l'Espagne.
En Espagne, le gouvernement est dirigé depuis sept mois par le socialiste Pedro Sanchez. Un exécutif minoritaire, avec 84 députés sur 350. Dans quelle mesure cela peut-il fonctionner? voici l'analyse de notre correspondant en Espagne, Henry de Laguerie.
Depuis 7 mois, Pedro Sanchez goûte la boisson amère de la solitude du pouvoir. Avec 84 députés sur 350, les socialistes ont une marge de manœuvre très limitée. Certes, le parti Podemos, à la gauche de la gauche, soutient en partie le gouvernement, mais ce n’est pas suffisant. Sans les voix des nationalistes basques et catalans, Pedro Sanchez ne peut rien faire. Or, ces derniers ne lui font aucun cadeau.
Exemple: le budget 2019
Fruit d’un accord avec le parti Podemos, le budget 2019 ne pourra sans doute pas être approuvé faute de majorité suffisante. Face à cette situation de blocage, les formations de droite réclament des élections anticipées. Pour le moment, le gouvernement de Pedro Sanchez résiste et se limite à des mesures symboliques comme l’exhumation du corps de l’ancien dictateur Franco, mais il ne peut lancer aucune réforme d’envergure. La fragmentation du parlement ne s’adapte pas du tout à l’Espagne. Le pacte, la négociation ou encore le consensus ne font pas partie de la culture de la politique espagnole. Le résultat, c’est un affrontement permanent entre les différents partis qui ne permet pas d’avancer. Bref, les socialistes ont le pouvoir, mais ils ne peuvent pas réellement gouverner.
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