Ravagé depuis 5 ans par une guerre civile qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts, le Yemen s’enlise dans une confusion plus obscure encore avec l’affrontement entre deux camps normalement alliés, les forces gouvernementales et les troupes séparatistes du Sud.
Depuis 2014, le conflit au Yemen oppose les forces gouvernementales aux rebelles Houtis. Issus d'une branche du chiisme, les Houtis, qui vivent dans le nord du pays, s'estiment marginalisés par le pouvoir. Soutenus par l’Iran, ils entrent en rébellion armée en juillet 2014 et prennent peu à peu le contrôle de différentes villes dans l’ouest puis au centre du pays, s’emparant notamment du port stratégique de Hodeida et de la capitale Saana.
En mars 2015, une coalition militaire arabe entre en scène pour soutenir les forces gouvernementales. Dirigée par l’Arabie Saoudite, elle comprend aussi les Emirats arabes unis et ces deux "partenaires" principaux de la coalition ne partagent pas toujours le même point de vue…
Le chef de l'Etat yéménite vit en Arabie saoudite
Mais la flambée de violence de ces derniers jours qui s’est traduite par la prise, hier, de trois casernes et du palais présidentiel à Aden, devenue capitale provisoire du pays depuis la chute de Saana, oppose deux autres camps censés lutter ensemble contre les rebelles Houtis. Cette fois, ce sont en effet les séparatistes du Sud qui se désolidarisent des forces gouvernementales, comme ils l’avaient déjà fait en janvier 2018. A l’époque, c’est l’intervention concertée entre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui avait permis d’apaiser la situation. Elément important à prendre en compte, le Yemen du Sud était un état indépendant jusqu’en 1990 et dans cette région du pays existe encre un fort ressentiment contre les Yéménites du nord, accusés d’avoir imposé par la force l’unification du pays.
Ce dimanche, la coalition menée par l’Arabie saoudite a attaqué les séparatistes tout en les appelant à se retirer immédiatement et complètement des positions prises hier par la force sous peine de nouvelles frappes.
Selon l’ONU, ces récentes violences entre "partenaires" censés défendre le gouvernement ont provoqué la mort d’une quarantaine de personnes, il y aurait aussi 260 blessés. Quant au chef de l'Etat yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, il vit en Arabie saoudite.
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