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Charles Michel ira à Marrakech et “prend acte de la démission de la N-VA”

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Charles Michel ira à Marrakech et “prend acte de la démission de la N-VA”





Le conseil des ministres extraordinaire, réclamé vendredi par la N-VA pour que le gouvernement fédéral précise sa position sur le Pacte de l’Onu sur les migrations, a eu lieu vers 20h ce samedi. Une demi-heure plus tard, les ministres et le président de la N-VA quittaient la réunion, un consensus n’ayant être pu être trouvé au sein du gouvernement sur une remise en question de la signature du Pacte. Le parti nationaliste flamand n’annonçait cependant pas sa démission de la coalition, mais indiquait que si le Premier ministre se rendait à Marrakech lundi, la N-VA s’estimerait boutée hors du gouvernement. Charles Michel confirmait alors sa participation à la Conférence internationale au Maroc “en tant que chef d’une coalition responsable orange bleue” et déclarait prendre acte du départ de la N-VA de la coalition suédoise.












"Nous prenons acte ce soir que la N-VA quitte la majorité suédoise et je veux remercier les ministres et secrétaires d'Etat N-VA pour tout le gigantesque travail qui a été mené durant ces 4 années dans l'intérêt général de la Belgique", a déclaré Charles Michel au cours d’une conférence de presse tardive. Le Premier ministre proposera que deux secrétaires d'Etat remplacent les trois ministres N-VA "afin de garantir la continuité et le bon fonctionnement de nos institutions et la stabilité".


En d'autres termes, les deux secrétaires d'Etat restants - Philippe De Backer (Open VLD) et Pieter De Crem (CD&V) - devraient devenir ministres et le Premier ministre être considéré comme "asexué" linguistique de manière à respecter la règle de la parité au sein du conseil des ministres.


Le Premier ministre a également confirmé qu'il s'envolerait dimanche pour Marrakech, où a lieu la Conférence internationale au cours de laquelle sera adopté le Pacte de l'ONU sur la migration, "comme chef d'une coalition responsable orange bleue". A son retour, il mènera des consultations politiques. Le dossier du Pacte des Nations-Unies pour des migrations ordonnées, sûres et régulières a en effet fait voler en éclats la coalition suédoise (N-VA, MR, CD&V, Open VLD).




Pieter De Crem et Philippe De BackerPieter De Crem et Philippe De Backer



Le chef du gouvernement a retracé brièvement le processus suivi par lequel les ministres concernés ont pu exprimer leurs souhaits et qui a mené à une "décision formelle" de soutien au Pacte "dans un cadre interfédéral belge", associant les entités fédérées.


Le 27 septembre, à la tribune des Nations-Unies, Charles Michel avait donc exprimé l'engagement belge en faveur du Pacte. Jeudi, la Chambre a voté une résolution exprimant le soutien du parlement au Pacte et demandant au gouvernement fédéral de l'approuver. Après ce vote, la N-VA a adressé une "demande formelle" de remise en cause de la décision de soutien, indiquait encore Michel.


Au cours du conseil des ministres extraordinaire de ce samedi, le Premier ministre a réitéré sa proposition de soutien au Pacte avec une explication de vote concertée avec d'autres pays européens, et a "constaté" qu'il n'y avait pas de consensus pour remettre en cause la décision de soutien au Pacte. Charles Michel se rendra donc au Maroc "au nom du gouvernement et pour représenter la Belgique". "J'ai constaté aujourd'hui que la N-VA avait quitté le gouvernement. Je prends acte de la clarté de sa position et je l'en remercie", concluait le Premier ministre.






"La N-VA s’estimera congédiée du gouvernement si Michel se rend à Marrakech"





Le vice-Premier ministre Kris Peeters indiquait pour sa part que lorsque la question a été posée au conseil des ministres de savoir qui soutenait la décision prise en septembre d’approuver le Pacte de l’Onu, "nous avons constaté que trois partis CD&V, Open VLD et MR étaient d'accord pour approuver la décision. La N-VA a dit non".


Le dossier est venu pour la première fois samedi sur la table du conseil des ministres, a pour sa part souligné Bart De Wever (photo), et la N-VA a souhaité formellement faire constater son désaccord. Les autres partis ont estimé que l'assentiment au pacte n'était plus nécessaire, ce qui a amené une vaine discussion juridique. En réalité, le débat est "politique", juge De Wever, répétant qu'il n'existe pas de consensus au sein du gouvernement sur le pacte migratoire.


Si Charles Michel persiste à vouloir partir dimanche pour approuver le pacte migratoire, "il atterrira en étant le Premier ministre de la coalition de Marrakech", avait déclaré dans la soirée le président du parti nationaliste flamand. La N-VA se sentira alors "congédiée du gouvernement", a ajouté De Wever, refusant toutefois de parler d'une démission des ministres nationalistes. Mais il n'y aurait plus alors de consensus sur aucun des dossiers du gouvernement, y compris les dossiers socio-économiques. A la majorité parlementaire, Bart De Wever oppose la majorité du peuple, qui serait selon lui contre le pacte migratoire.


Le président de la N-VA concluait en disant que son parti n'est pas contre les migrants, mais contre "le chaos migratoire européen".


Anne François, Belga, VRT.BE




 


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