Denis Ducarme, ministre fédéral des Classes moyennes, est l’invité de Matin Première. Il défend notamment la position du MR : "Nous plaidons pour une politique d’immigration juste et humaine. Nous n’avons pas cédé à la N-VA qui a fait volte-face."
Mercredi, la Chambre a approuvé mercredi en séance plénière une motion d'ordre du PS, cosignée par le sp.a, les écologistes, le cdH et DéFI proposant au gouvernement orange-bleu de présenter son nouveau programme et chercher la confiance du parlement au plus tard mardi. La N-VA a soutenu la demande. "C’était une journée particulièrement étrange. On a vu surgir un nouvel axe politique PS/N-VA", commente Denis Ducarme.
Selon le ministre libéral, le parti socialiste adopte un discours différent dans les médias flamands et francophones. "On a entendu Elio Di Rupo sur la VRT dire qu’il ne fallait jamais dire jamais à une collaboration avec la N-VA. C’est assez interpellant de voir que la communication du PS varie en fonction qu’elle s’adresse aux médias du nord ou ceux du sud."
Vote de confiance ?
Après plusieurs questions sur la demande du Parlement de présenter un vote de confiance, Denis Ducarme répond finalement : "Je ne conseillerais pas à Charles Michel de répondre à cette demande. C’est une coutume, mais ce n’est pas une obligation", tout en précisant qu’"il n’y a pas de volonté de nier la demande du Parlement".
Il estime que les partis d’opposition au Parlement disposent d’autres outils, notamment la motion de méfiance. Le ministre libéral avertit des conséquences d’une chute du gouvernement : "La crise ne va pas durer 5 mois. Ce gouvernement se constituera en plusieurs mois. Nous sommes dans un schéma qui peut créer l’immobilisme pendant un an et nous ne le souhaitons pas."
Il met également en garde contre les risques occasionnés par un gouvernement en affaires courantes. "Nous ne voulons pas prendre la responsabilité de plonger le pays dans l’immobilisme et la crise pendant près d’un an. Si on ne vote pas le budget et que l’on passe en affaires courantes, ça veut dire qu’il n’y aura pas d’engagements de policiers et d’agents pénitentiaires supplémentaires l’année prochaine. L’enveloppe bien-être ne sera pas activée. Les allocations sociales les plus basses ne seront pas revalorisées. Est-ce que c’est ça que les partis d’opposition veulent ?"
Les affaires courantes, c’est le coma politique
Interrogé sur les relations du gouvernement avec la N-VA, Denis Ducarme répond : "Il y a une rupture. Nous avons bien travaillé pendant quatre ans, mais nous avons un parti qui n’hésite pas à plonger le pays dans l’instabilité."
L’ancien chef de groupe MR au Parlement ne sait pas comment le parti nationaliste va réagir : "Ils ont voté le budget en commission. Je ne sais pas ce que la N-VA fera. Ils étaient d’accord avec le pacte, puis ils ont fait volte-face."
Il ajoute qu’un gouvernement minoritaire est possible afin de préserver la stabilité avec les élections de mai. "Il y a une dizaine de pays européens avec un gouvernement minoritaire, il y a de la maturité démocratique dans ces pays et ces gouvernements travaillent avec ces parlements pour construire un certain nombre de propositions équilibrées. Avons-nous la maturité en Belgique pour produire ces politiques ? Peut-être pas."
Selon lui, la proposition du Premier ministre va dans le sens d’une coopération avec le Parlement. "Les affaires courantes, c’est le coma politique. Il n’y a aucune initiative d’ordre politique de manière concrète et profonde qui peut être prise sur des axes prioritaires", conclut-il.
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