Un gouvernement coquelicot, avec l’appui de la société civile ? Le député wallon et ministre MR sortant Jean-Luc Crucke n’y croit pas, a-t-il expliqué sur Matin Première. Il appelle de ses vœux "une grande majorité qui permette de faire bouger les lignes", même s’il reconnaît : "Nous n’avons pas la main, un cartel PS-ECOLO s’est mis en place, et s’est mis à la recherche de coquelicots".
Le réformateur ne craint pas de défection suite à l’envoi de la note de ce cartel aux 75 députés wallons : "Du débauchage chez les libéraux, ça n’arrivera pas. J’ai cru comprendre que les positions du CDH ont l’air très ferme, et chez les communistes, l’histoire nous a assez montré que le communisme ne s’intéresse au pouvoir que lorsqu’il le prend."
Pour lui, "il y a autre chose à faire" que de rechercher les coquelicots : "Il y a une urgence, climatique, économique. Il y a des choses intéressantes dans la note", notamment en matière d’ambition climatique, a souligné Jean-Luc Crucke. "Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est ce qui ne s’y trouve pas et notamment l’absence de chiffrage. On promet beaucoup de gratuité mais on ne chiffre rien", a-t-il ajouté.
"Il n’y a rien non plus, ou quasi rien sur les entreprises, l’économie, les investissements, les aéroports, la ruralité. Beaucoup d’efforts restent à faire, ce qui demande de mettre à la table les grandes formations afin de parvenir à une majorité capable de faire changer les lignes", a encore déclaré Jean-Luc Crucke.
Toutefois, si la tentative de coalition coquelicot échoue, les libéraux seront incontournables pour constituer un gouvernement majoritaire, le cdH et le PTB ayant déjà fermé la porte. Mais pas question de faire profil bas pour autant : "Quand on invite les libéraux à la fin du repas, il faudra leur apprendre qu’on doit remettre le couvert. Pour moi ce qui compte, c’est le programme et les idées, pas la forme, l’illusion."
Des réformes structurelles, une Belgique à 4 régions ?
Et parmi ces idées, il y a pour Jean-Luc Crucke, la nécessité de réformes structurelles afin de parvenir à l’équilibre budgétaire, malgré la fin annoncée des transferts financiers Nord-Sud : "On a besoin de réformes sur le plan structurel, moins d’organismes, moins d’institutions inutiles. Est-ce qu’on est prêts à ces réformes-là ? On a besoin d’hommes d’Etat : certains doivent se réveiller, d’autres peut-être se révéler".
Jean-Luc Crucke a répété dans ce cadre son souhait d’une régionalisation plus poussée, avec "quatre régions fortes qui se respectent et travaillent avec des accords de coopération". Et ce même si le système a montré ses limites dans le cadre des accords climat : "C’est la preuve que le processus n’est pas terminé et que l’institutionnel est grippé". Mais il insiste : pour les objectifs climatiques, la Wallonie, elle, avait fait sa part du boulot.
Quant au fédéral, il estime qu’il faut faire confiance à son "ami" ("il l’est et le restera toujours") Didier Reynders, même si Jean-Luc Crucke le reconnaît : "La fragmentation du paysage politique ne rend pas les alliances faciles. Ce que je pense, c’est que le Palais a fait le bon choix en maintenant Johan Vande Lanotte et Didier Reynders pour un mois, pour continuer à décanter : ce sont les hommes d’expérience qui peuvent rendre confiance et faire en sorte qu’on sorte de ses positions de tranchées pour aller vers l’autre".
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