Le groupe télécoms néerlandais KPN renonce à engager comme CEO Dominique Leroy, l'ancienne patronne de Proximus, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué, justifiant sa décision par les enquêtes visant Dominique Leroy et les incertitudes qu'elles entraînaient sur le moment de son entrée en fonction, initialement prévue le 1er décembre.
KPN invoque "la durée des procédures" concernant Dominique Leroy en Belgique qui n'est "pas claire et reste imprévisible". Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête pour un éventuel délit d'initié et mené des perquisitions au domicile de Dominique Leroy ainsi que dans son bureau chez Proximus. Un mois avant son départ, l'ex-CEO de Proximus avait vendu 10.840 actions Proximus au prix de 26,32 euros l'action, pour un montant total de 285.342,40 euros.
Le conseil de surveillance du groupe estime que ces incertitudes autour du timing ne sont pas dans l'intérêt de KPN et de ses parties prenantes. "C'était une décision difficile à prendre pour le conseil de surveillance étant donné les états de services de dirigeante très accomplie de Mme Dominique Leroy. Néanmoins, les incertitudes autour du timing entraînent une situation que le conseil de surveillance estime ne pas être dans l'intérêt de KPN. Nous lui souhaitons le meilleur", commente le président de KPN, Duco Sickinghe.
Situation compliquée
La décision du conseil de KPN a pour conséquence l'annulation de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires de KPN, qui était prévue le lundi 28 octobre et devait se pencher sur la nomination de la dirigeante belge.
Contacté par notre équipe, Stefaan De Clerck, président du conseil d’administration de Proximus, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat, réaffirmant "son grand respect" vis à vis de Dominique Leroy dans cette situation compliquée.
En ce qui concerne le ministre de tutelle, Philippe de Backer, lui non plus n'a pas souhaité réagir. Il estime que le départ de Dominique Leroy est un choix personnel au même titre que la décision de la société KPN de ne pas s'engager avec elle
Aux Pays-Bas, l'association d'actionnaires VEB (Nederlandse Vereniging van Effectenbezitters) avait demandé que la nomination de la dirigeante belge soir reportée tant que la clarté n'était pas faite sur l'enquête judiciaire la concernant.
L'annonce du départ de Dominique Leroy pour KPN avait provoqué l'ire des syndicats de Proximus qui avaient demandé sa démission immédiate alors que la direction négocie toujours les conditions du plan de transformation du groupe prévoyant le départ de 1.900 personnes et l'engagement de 1.250 autres sur une période de trois ans. Les syndicats estimaient que la rupture de confiance était totale.
L'ex-CEO de Proximus a finalement quitté son poste le 20 septembre, remplacée ad interim par la directrice financière Sandrine Dufour.
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