Le taux d'échec en première année dans l'enseignement supérieur est de 60%. Ce chiffre ne diminue pas. Selon la présidente de la Fédération des étudiants francophones (FEF) Chems Mabrouk, il y a surtout un facteur socio-économique qui peut expliquer ce nombre important d'échecs : "Les personnes qui viennent d'un milieu plus favorisé ont tendance à mieux réussir dans l'enseignement supérieur que celles qui viennent d'un milieu défavorisé. Si vous avez la chance d'avoir votre chambre avec votre bureau, au calme, c'est toujours plus facile de réussir vos études. Il y a aussi les acquis au niveau du secondaire : savez-vous prendre des notes, gérer votre temps ou votre planning? Lorsque vous avez une maman qui est diplômée de l'université, vous avez 60% de chances de réussir votre première année, alors que si votre maman est diplômée du primaire vous n'avez que 18% de chances: le gap est vraiment énorme" dit-elle, interrogée sur La Première.
Pour diminuer ce taux d'échec "il faut lutter contre l'inégalité dans l'enseignement obligatoire. Il faut mettre en place des aides à la réussite, des cours de méthodologie, des blocus assistés", poursuit Chems Mabrouk.
150 millions d'euros
A partir de 2020, les études pour devenir régent ou instituteur passeront progressivement de trois à quatre ans. "Allonger ces études ne va clairement pas aider à diminuer la pénurie d'enseignants. Et rajouter une année d'étude, cela veut dire qu'on va demander aux étudiants de payer entre 8000 et 12.000 euros en plus, et aujourd'hui, qui peut se permettre de faire ça?" demande-t-elle.
"Aujourd'hui, tous les acteurs sont d'accord pour dire qu'il faut un refinancement de l'enseignement supérieur. Il pleut dans les auditoires, il n'y a pas d'aide à la réussite conséquence Le prochain gouvernement doit se poser la question de savoir s'il veut investir dans la jeunesse. Pour nous il faut 150 millions par an."
"Souvent on nous dit qu'on est irréaliste de demander ce qu'on veut. Ce que je trouve irréaliste c'est que tout le monde n'ait pas le droit à l'enseignement supérieur en Belgique" conclut-elle.
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