Politique

Les (quelques) soucis du MR pour choisir (quelques) têtes de liste

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Les (quelques) soucis du MR pour choisir (quelques) têtes de liste



Tous les partis ne sont pas en ordre de marche : Défi réfléchit encore, le cdH n'a pas officialisé une série de décisions, par exemple. PS et Ecolo sont plus avancés. Au MR, par contre, c'est le calme plat. Aucune annonce, rien, nulle part, alors que certains noms ne souffrent plus guère de discussion (François Schepmans au Parlement bruxellois, Jaqueline Galant en Hainaut pour le Parlement wallon, par exemple), le parti reste silencieux. Pourquoi cette timidité ? Il existe, nous dit-on à plusieurs sources, un nœud : la tête de liste à l'Europe. Louis Michel ne se présentera plus en mai prochain. Un poids lourd est attendu. Depuis près d'un an, circule, au sein du parti libéral l'option Olivier Chastel. Lui-même, en interne, a évoqué cette hypothèse depuis un certain temps. Sauf que…






 

L'hypothèse Charles Michel


Un Premier ministre est entré dans la danse. L'avenir électoral de Charles Michel a fait l'objet de nombres de spéculations depuis plusieurs mois. Le MR est plutôt "à l'aise" dans le Brabant wallon et la question se pose explicitement au sein du Mouvement réformateur : où peut-on le mieux profiter de l'aura et du potentiel de voix (34.000 en 2014 dans le Brabant wallon) du Premier ministre sortant ? Ça ne sera pas Bruxelles. Et si c'était l'Europe au lieu du Brabant wallon ? Il nous revient que la nouvelle n'a pas ravi outre-mesure Olivier Chastel, mais comme nous l'affirme un libéral bien placé : "Si Charles Michel va à l'Europe, tout le monde le soutiendra". Un autre : "C'est une bonne idée pour le MR que Charles Michel aille à l'Europe. Avec Denis Ducarme, Olivier Chastel doit reconsolider sa base dans le Hainaut après son échec à Charleroi face à Magnette. Le Premier ministre pourra faire une campagne nationale. C'est dans l'intérêt du MR." Olivier Chastel s'était présenté à la dernière place de la liste libérale à Charleroi et n'avait obtenu que 1542 voix quand Paul Magnette, tête de liste, en captait 22 475. On rajoutera que le redécoupage des circonscriptions électorales a rendu, en Hainaut, la situation encore plus compliquée. Précédemment, la Wallonie était découpée en 13 circonscriptions électorales, il n'y en a plus que 11. En Hainaut, on passe de 5 à 4 circonscriptions. Cela signifie une tête de liste en moins...


On notera, par ailleurs, que l'éventualité d'une élection de Charles Michel à l'Europe poserait la question de son maintien à la tête du pays, même en affaires courantes. Un observateur avisé nous indique que le scénario d'un Premier ministre empêché de prêter serment comme parlementaire européen à cause d'un gouvernement en affaires courantes est "inédit" et que les juristes se perdent en conjectures sur la question.


Partie de dominos, nouvelles têtes et Borsus président du MR ?


Charles Michel sur la liste européenne, c'est l'assurance d'un casting 5 étoiles pour les débats : face au Wavrien, le PS Paul Magnette (c'est officiel), le cdH Benoît Lutgen (c'est officieux), le Défi Olivier Maingain ? (il n'a pas balayé l'idée lors des vœux de Défi) et dans une moindre mesure l'Ecolo Philippe Lamberts (c'est officiel). Les quatre premiers cités, à des degrés divers, n'apprécient guère l'un ou l'autre opposé à lui. Si les médias peuvent se frotter les mains, d'autres ont de quoi s'inquiéter de la partie de dominos qui est en cours. Olivier Chastel tête de liste en Hainaut, plutôt qu'à l'Europe, par exemple, cela signifie que Denis Ducarme, ministre fédéral des Classes moyennes, serait troisième sur la liste. Georges-Louis Bouchez, qui devrait se présenter au fédéral, serait relégué à la cinquième place, une place non-éligible si l'on se fie à la transposition en sièges du dernier baromètre RTBF-La Libre signé du politologue de l'ULB Pascal Delwit.














Pascal Delwit@PDelwit


 



La transposition en sièges à la Chambre du baromètre @lalibre - @RTBFinfo
A prendre avec la prudence habituelle.












De quoi faire grincer quelques dents, et pas seulement celles du turbulent Montois : "Les brontosaures ont du mal à lâcher et il ne faudra pas carboniser une génération" dit un autre réformateur.


Certains libéraux, parmi les pessimistes, réfléchissent à l'après-scrutin et au fait que le MR pourrait être hors-jeu partout. Que faire de ceux qui resteraient en cale sèche ? Certains susurrent que Willy Borsus, l'actuel ministre-président wallon serait rapatrié à la Toison d'or, siège du parti, pour devenir président du MR.


Dans ce jeu de mikado, que dit Charles Michel ? Le Premier ministre demeure très discret : il n'a, par exemple, accordé aucune interview de rentrée (avant celle depuis Davos, ce mercredi matin sur La Première). Actuellement dans la petite ville suisse, le libéral est fort occupé par le Brexit. Dans son entourage, on nous indique qu'il n'y a "pas le feu au lac", que son choix "n'est pas fait" et que pour la tête de liste européenne, on ne peut exclure "une surprise". Encore quelques jours de patience…


Himad Messoudi, RTBF.BE



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