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Les revendications syndicales pour l'enseignement: salaire, taille des classes et parrainage des profs

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Les revendications syndicales pour l'enseignement: salaire, taille des classes et parrainage des profs

Deux mois et guère davantage, voilà le délai imparti aux ministres, aux syndicats des enseignants et aux pouvoirs organisateurs pour aboutir (en mars) à un protocole d'accord sectoriel pour les acteurs de l'enseignement. Un exercice d'autant plus difficile que l'échéance électorale de mai va réduire la sérénité des débats. Un point positif toutefois : l'ambiance des débats est plus à la négociation qu'à la contradiction. 


Alors que débutaient les revendications sur l’Accord Social sur l’Enseignement, les syndicalistes Joseph Thonon (CGSP) et Eugène Ernst (CSC) ont exprimé leurs principales attentes. Les revendications des syndicats portent sur la revalorisation salariale. Le métier est présenté comme pénible et l’enseignant doit se sentir soutenu d’un point de vue barémique. 


Pour Joseph Thonon (CGSP Enseignement), un jeune enseignant devrait voir son salaire augmenter plus rapidement. Une autre revendication est celle d’Eugène Ernst (CSC enseignement). Il met l’accent sur la taille de la classe. "Il y a trop d’élèves et cela met un grand poids sur les épaules des enseignants." Et l’actuel décret sur la taille des classes souffrirait de trop de dérogations.


Joseph Thonon et Eugène Ernst font le même constat lorsqu’ils regrettent que le temps politique n’est pas le même que le temps de l’enseignement. 


Les profs toujours plus épuisés


Joseph Thonon ajoute qu’aujourd’hui l’état de santé de l’enseignement n’est pas bon et que les enseignants sont toujours plus épuisés. Il propose une mesure concrète pour lutter contre le phénomène des jeunes profs qui quittent la fonction. Une espèce de parrainage des jeunes profs pour qu’ils soient accompagnés au début de leur carrière. 


Les pouvoirs organisateurs ont, eux aussi, présenté leurs revendications, principalement dans le domaine des aides administratives pour les écoles et leurs directeurs. 


Réponse des politiques: pas de moyens supplémentaires


Sans prendre d’engagement, le ministre-président de la Fédération Wallonie/Bruxelles Rudy Demotte fixe d’emblée les limites du débat sur les demandes de revalorisation salariale : "Nous sommes ouverts à la négociation, mais il faut tenir compte de nos capacités (ndlr : financières) réelles. On a engagé beaucoup par le pacte d’excellence. On a pris des mesures qui tendent à améliorer les capacités de travail". Message à peine différent pour Marie-Martine Schyns, ministre de l'Enseignement. "Les négociations sectorielles s’ouvrent. Mais dans le cadre du budget de la Fédération W/B, on ne sera pas demandeur d’un refinancement au niveau fédéral. Nous ferions ainsi le jeu de la N-VA. Je porterai mon attention sur la valorisation de la carrière des enseignants en début de carrière et sur les aménagements en fin de carrière. Et il y a un soutien au pacte d’excellence. On veut avancer avec les syndicats et avec les réseaux organisateurs."


Négocier avant des élections, un exercice périlleux


L’approche du scrutin de mai impose au calendrier des négociations d’aboutir avant la fin mai. Mais pour la ministre Schyns, il s’agira d’un protocole d’accord où seuls les principes généraux seront actés. Le ministre-président ne dit pas autre chose : "On peut négocier pour le futur, mais il faut tenir compte de la fin de la législature. Ce qui sera négocié sera mis en œuvre par le prochain gouvernement. D’ici le mois de mars, nous devons obtenir des lignes sur ce que l’on peut négocier. Les accords sectoriels doivent tenir comptes de telles périodes. Il faut de la loyauté. Le prochain gouvernement doit pouvoir porter des négociations antérieures". La prochaine majorité pourrait donc se sentir partiellement liée par l'accord.


Avec, pour conclure ce constat Rudy Demotte : "L’élément important de cette réunion de ce matin est la (bonne) volonté. On n’est pas dans un cadre de confrontation, mais de négociation. C’est aussi un message envoyé au pays. On a été dans un état de tension où le partenariat social a été critiqué. Ici c’est différent." Pas de doute, la campagne est en route.


RTBF

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