La Belgique doit en principe désigner son nouveau commissaire européen pour le 26 août, mais a-t-elle vraiment les moyens de choisir un successeur à Marianne Thyssen alors que rien ne bouge au niveau Fédéral ?
Pour en parler, l’invitée de ce jeudi est Marie Arena, députée européenne (PS) : "cette échéance du 26 août n’est pas du tout fixe, quand on regarde ce qui s’est passé en 2014, nous avions désigné le commissaire européen début septembre. Et ce n’est qu’une proposition, c’est la présidente qui ensuite compose une équipe et la présente ensuite aux parlementaires européens. Cette procédure prend un peu de temps et à l’heure actuelle la Belgique a encore un peu de temps. On peut faire deux choses, soit un débat au niveau belge et je propose que l’on ait ce débat au parlement, mais on peut aussi prolonger Marianne Thyssen dans ses fonctions, le temps d’avoir un nouveau gouvernement fédéral. Personnellement je plaide pour une discussion au parlement, via la convocation de la commission affaires internationales de la chambre pour qu’il y ait ensuite une décision prise par la Belgique".
Commissaire francophone ?
"Il est de coutume qu’après deux mandats néerlandophones, il y ait ensuite deux mandats francophones, ce sera au prochain gouvernement fédéral de décider. Par contre avoir deux représentants d’une même famille politique, l’un au conseil (ndlr : Charles Michel) et l’autre à la commission (ndlr : candidature de Didier Reynders) ce n’est pas très représentatif de ce que la Belgique est. Je plaide pour une expression politique plus large que ce que nous voyons en ce moment".
Candidature socialiste ?
"Les socialistes sont des gens qui ont toujours beaucoup investi la question européenne. Je me souviens quand Monsieur Busquin était commissaire, on n’a fait un travail extraordinaire au niveau de la recherche au niveau européen. Oui, les socialistes sont des Européens convaincus et donc ils sont intéressés aussi par le travail de la commission".
La crise en Italie ?
"Ce qui se passe en Italie on doit le prendre avec sérieux car l’Italie a toujours été un laboratoire politique et ce qui se passe là-bas a souvent été précurseur de ce qui va nous arriver ensuite. La vague Berlusconi qui a fait beaucoup de mal à l’Italie, on l’a retrouvée dans d’autres pays. Le mouvement populiste 5 étoiles, qui n’a pas de fond idéologique, à part le "tous pourris" est une vague que l’on a retrouvée ailleurs aussi et qui a fragilisé les institutions démocratiques. La vague d’extrême droite que l’on vit aujourd’hui en Italie avec Matteo Salvini est une vague que l’on retrouve aussi dans d’autres pays. Regardez les débats que l’on a eus sur le festival Pukkelpop, quand on voit l’investissement dans ces festivals des partis d’extrême droite alors que ce sont des festivals de la diversité".
PS, N-VA on discute ?
"Je suis très surprise de cet appel au dialogue venant de la N-VA, quand on voit comment ce parti politique a nourri l’extrême droite avec Monsieur Francken et qui aujourd’hui à peur des élections car elle sait que l’extrême droite va gagner. La N-VA ne peut pas demander aux socialistes de venir maintenant sauver la N-VA. Je trouve paradoxal que ce parti séparatiste vienne demander de l’aide à un parti qu’elle a toujours fustigé durant la campagne et qu’elle fustige encore. Les Flamands doivent d’abord régler le problème flamand entre eux".
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