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« Si vous êtes ministre » : Caroline Désir, du Parti socialiste

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« Si vous êtes ministre » : Caroline Désir, du Parti socialiste



Dans Soir Première, Arnaud Ruyssen a décidé d’inviter chaque soir, pendant trois semaines, un candidat ou une candidate aux élections du 26 mai prochain. Chacun doit répondre à des questions posées par des acteurs de la société civile. Ce jeudi, c’est Caroline Désir, candidate pour un poste de députée à La Chambre, qui a joué le jeu.





 

 

Alors que son grand-père Georges Désir a fait sa carrière politique au FDF, c’est pour un autre parti, le Parti socialiste, que Caroline Désir a choisi de s’engager depuis 2000, année de son entrée dans la vie politique. Un monde qui, elle en témoigne, n’est pas toujours tendre : « Il faut avoir la carapace solide en politique. C’est un monde de plus en plus dur, je pense. Et les réseaux sociaux y contribuent beaucoup. Mais j’essaye de répondre aux potentielles attaques de façon constructive ».


Caroline Désir n’en n’est pas moins déterminée, puisqu’après avoir été députée régionale pendant 10 ans, elle est aujourd’hui candidate à la Chambre. Est-elle candidate ministre ? « Oh, vous savez, on n’est jamais candidat ministre… Il y a un renouvellement de génération dans mon parti, et je pense que c’est important qu’on soit prêts à prendre des fonctions importantes. Ce n’est pas une porte qui est fermée, mais tout dépendra des résultats du PS, des majorités… Il faut un bon alignement des planètes ».


« Pour un retour de la pension à 65 ans »


Durant l’émission, Rik Van Cauwelaert, éditorialiste au quotidien De Tjid a eu l’occasion de lui poser cette question : « Si vous êtes ministre, allez-vous remettre les compteurs pour les pensions à 65 ans, ou maintenir la pension à 67 ans comme l’a décidé le gouvernement de Charles Michel ? »


Là-dessus, la candidate socialiste dit pouvoir s’engager sans équivoque : « Nous avons inscrit dans notre programme le retour de la pension à 65 ans. D’ailleurs, nous n’avons jamais compris la mesure de Charles Michel, puisque lui-même s’était engagé à ne pas toucher à l’âge de la pension ». Alors, est-ce que le PS refusera d’entrer dans un gouvernement qui veut garder la pension à 67 ans ? « Absolument, cela fait partie de nos exigences de base. Alors, il faudra trouver des partenaires, comme pour tout en Belgique, mais il faut savoir pourquoi on défend cette mesure. Aujourd’hui, en Belgique, l’espérance de vie en bonne santé, ce n’est même pas 64 ans. Donc on va demander aux gens de travailler au-delà de l’espérance de vie en bonne santé, alors qu’on sait qu’aujourd’hui, le vrai problème, c’est que les gens ne partent déjà pas à la pension à 65 ans. Il faut aussi savoir que les malades de longue durée représentent 400 000 personnes. Et que parmi eux, quatre sur dix sont des personnes de plus de 55 ans ».


Numéro Inami : « On ne veut plus de quotas »


Un autre thème abordé avec Caroline Désir est celui des études de médecine. Cette année, les débats autour de l’examen d’entrée et de la délivrance des numéros Inami à la fin des six années d’études ont été houleux. Ce qui a poussé Vincent Blondel, le recteur de l’UCLouvain, à lui poser cette question : « Si vous êtes ministre, comment allez-vous apporter une solution durable pour que l’ensemble des étudiants en médecine puisse suivre leur parcours de manière harmonieuse ? »


Pour Caroline Désir, les deux mesures font défaut, tant l’examen d’entrée que l’Inami à la sortie : « Jean-Claude Marcourt s’y est opposé tant qu’il a pu, et il a ensuite dû l’appliquer car ça lui a été imposé par Maggie De Block. Mais c’est une réponse absurde en fait, car il y a une pénurie de médecin. Et pour l’instant, il y a une insécurité juridique pour les étudiants, ce qui est un scandale. On laisse des gens entrer dans un cursus d’études long, et à la fin ils ne savent pas s’ils vont pouvoir exercer un jour ».


Mais alors que faire ? « Pour nous, il faut annuler les quotas de numéros Inami délivrés. Ils ne correspondent à rien. On a fait passer le communautaire avant la santé publique. Ces quotas sont imposés en dépit du bon sens. Il faut donc arrêter les quotas et repartir sur une planification dynamique et sérieuse qui tienne compte des besoins en santé de notre population ».


Camille Toussaint, RTBF



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