Quelle est la réaction des partis d’opposition à la suite de la rupture entre la N-VA et les trois autres partis de la majorité gouvernementale sur le dossier du Pacte de l’Onu pour la migration? Le président du parti socialiste flamand, John Crombez (photo, à g.), est clair : "Non, nous n’allons pas lui tendre la main". Le chef du groupe Groen à la Chambre, Kristof Calvo (photo, à dr.), est plus modéré : "Nous n’allons pas dépanner ce gouvernement, mais nous n’allons pas non plus bloquer le pays et nous allons nous engager". Le tout nouveau parti d’opposition, N-VA, promet aussi une attitude constructive, par la voix de Jan Jambon, le ministre de l’Intérieur qui devient député à la Chambre.
Après la sortie du parti nationaliste flamand du gouvernement Michel, les trois partis restant au sein de la coalition devenue minoritaire - CD&V, Open VLD et MR - devront chaque fois tenter d’obtenir le soutien de l’opposition pour les divers dossiers. Cela ne sera pas facile, déclarait le vice-Premier ministre Kris Peeters. Ce que semblaient aussi confirmer les partis qui siègent dans l’opposition, invités dans l’émission "De ochtend" de la VRT (Radio 1) ce dimanche.
Le président du SP.A, John Crombez, ne laissait pas de doute. "Non, nous n’allons pas tendre la main". Le socialiste flamand ne veut pas soutenir le gouvernement minoritaire parce qu’il ne soutient absolument pas la ‘politique de démolition’ que le gouvernement a mené ces dernières années. "Il est impensable que nous soutenions la politique du gouvernement depuis l’opposition. Ce ne serait possible que si cette politique est entièrement renversée".
Crombez indique que les socialistes resteront fidèles à leur position et évalueront pour chaque dossier s’ils votent pour ou contre les décisions du gouvernement Michel. "Quand il y a eu de bonnes choses pendant ces quatre dernières années, nous les avons approuvées. Malheureusement, cela n’est pas arrivé souvent", concluait John Crombez.
"Nous n’allons pas bloquer"
Krisof Calvo, chef du groupe Groen/Ecolo à la Chambre, se montre moins sévère. "Nous n’allons pas dépanner le gouvernement, mais nous n’allons pas non plus bloquer le pays. Nous voulons par contre nous engager".
Le député écologiste montre cependant aussi beaucoup de réserve : si le gouvernement minoritaire poursuit la ligne de conduite des quatre années passées, il ne pourra pas compter sur beaucoup de soutien de Groen. Les écologistes ne comptent déjà pas approuver le budget.
"Mais je pense que c’est la responsabilité de chaque politicien et de chaque parti de veiller à ce que nous puissions, ces prochains mois, faire partie d’une solution", précisait Calvo. Il songe notamment aux dossiers du climat et de l’énergie, très chers à son parti. "Si l’on peut collaborer à ce sujet, notre parti veut volontiers contribuer à la solution "
Quid de la N-VA ?
Dorénavant sur les bancs de l’opposition à la Chambre, la N-VA veut s’y montrer constructive, indiquait Jan Jambon (photo archives) dans l’émission "De ochtend" de la VRT. Le ministre qui devient député affirme que sa fraction se montrera avant tout constructive dans les dossiers socio-économiques auxquels elle a travaillé.
Mais tout comme les autres partis d’opposition, la N-VA verra pour chaque dossier si elle peut, ou non, soutenir le gouvernement. "Si on a besoin de notre soutien, nous aurons une attitude constructive", précisait Jan Jambon.
Quant au parti d’extrême-droite Vlaams Belang, il annonce vouloir porter plainte au Conseil d’Etat en référé. Il veut combattre le fait que le gouvernement belge approuve le Pacte de l’Onu sur la migration.
"Cela ne sera sans doute plus possible d’ici demain et le départ du Premier ministre pour Marrakech, mais peut-être d’ici le 19 décembre, lorsque le Pacte doit être approuvé aux Nations-Unies", déclarait Filip Dewinter du Vlaams Belang.
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