En mars dernier, nous vous racontions l’improbable et émouvante, mais tout aussi incroyable, histoire d’amour des deux Granbyennes qui, après plus de vingt ans de vie commune, ont appris que la première était une donneuse compatible pour une greffe de rein permettant à la seconde de survivre à une insuffisance rénale.
Aussi bien pour Mme Chevarie que pour Mme Côté, la greffe allait marquer le début d’un nouveau chapitre de leur vie, dont elles souhaitaient savourer chaque seconde.
Comme la chance leur sourit sans cesse, l’opération tant attendue allait se dérouler le 28 octobre, en raison d’une annulation dans la liste d’attente, ont-elles appris en septembre. « En plein durant un mois qui est toujours intense pour nous ! » précise Mme Chevarie, alors que deux de leurs enfants célèbrent leur anniversaire ce mois-là.
Trois œuvres d’art
Une fois la date de la chirurgie fixée, des préparatifs en vue de leur convalescence les ont occupées jusqu’au grand jour, qui s’est déroulé sans anicroche.
« On a passé environ trois heures chacune sur la table d’opération, relate Mme Côté. Le plus difficile, ça a été la journée et demie où on n’a pas pu être ensemble par la suite, parce qu’on n’était pas sur le même étage. Aussitôt que j’ai pu, je suis allée la voir, et le personnel de l’hôpital nous a fait une faveur : ils ont livré mon repas dans sa chambre pour qu’on puisse manger ensemble ! »
Comme le rein provenait d’un donneur vivant, aussi bien la donneuse que la greffée ont eu droit à « une couture à la main » pour fermer leur plaie, plutôt que des broches chirurgicales.
« Une vraie œuvre d’art ! » blague Mme Côté.
N’empêche, cette cicatrice qu’elle et sa conjointe arboreront au bas du ventre jusqu’à la fin de leurs jours est loin de leur sembler disgracieuse ; elle représente le don d’organe qui leur permet de vivre encore plus d’années l’une auprès de l’autre, le souvenir de leur amour qui a vaincu la maladie.
À ces deux « chefs-d’œuvre » s’ajoute un dessin réalisé par l’artiste multidisciplinaire Kim Durocher et qui représente un rein florissant. « C’est un cadre qui m’a été offert par ma famille en attendant l’opération, pour représenter tout le chemin parcouru jusqu’à la guérison », explique Mme Chevarie.
Convalescence
Épaulées par leur famille, les deux femmes prennent du mieux depuis à leur résidence de Granby. À l’image de la greffe, leur récupération se déroule à vitesse grand V et sans souci.
Un « rein bionique », comme elle se plaît à l’appeler, qui avait été bien préparé dans les mois précédant l’opération.
« Il faut que je l’attache tellement elle court partout ! » blague sa conjointe
Et ce nouveau chapitre s’amorce de bien belle façon, alors que lundi dernier, elles sont devenues grand-mères pour la toute première fois avec la naissance de la petite Aryelle, dont elles pourront prendre soin et qu’elle pourront gâter pendant de nombreuses années.
En forme malgré sa convalescence, Mme Côté a même eu l’occasion d’assister à l’accouchement de son aînée, un moment qu’elle chérit.
« J’ai souvent demandé à Nancy ce que je pourrais faire pour lui exprimer toute ma gratitude, relate Mme Chevarie. Elle m’a répondu que tout ce qu’elle souhaite, c’est que je vive en santé le plus longtemps possible. »
Gratitude
Devant cette expérience qui s’est déroulée de la plus belle des façons, aussi bien Mme Chevarie que Mme Côté n’ont que de bons mots pour l’équipe médicale qui les a accompagnées tout au long des procédures.
« Dans un sens, ils sont devenus comme de la famille, confie Mme Chevarie. Tout le monde a été super, et ça a joué un grand rôle dans le fait que je n’ai pas vraiment eu d’appréhensions avant l’opération. Pourtant, j’avais vraiment peur du monde médical avant tout ça. »
« On a tendance à penser que tout le personnel du système de la santé est à bout, écœuré, fatigué, mais de ce qu’on a pu voir, ce n’est pas le cas, loin de là, renchérit Mme Côté. On a été entourés de gens attentifs, attentionnés et professionnels qui effectuent tous les jours un travail d’équipe incroyable. »
Source: lesoleil.com
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